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Citation de Apoapo


8. « Lorsque je lis un livre que j'admire, d'un philosophe ou d'un savant, d'un poète ou d'un romancier, je me sens pris dans une relation qui me permet de m'accomplir, par le contact même dans lequel j'entre avec une pensée puissante ou une image inépuisable : mon existence me semble littéralement s'élargir.
[…]
Je lis un livre qui me plaît, bien au chaud chez moi, en écoutant de la musique : c'est le bonheur ! Plusieurs formes de reconnaissance participent déjà de ce sentiment de bien-être. Je suis satisfait de l'image que je me donne à moi-même : l'autosanction fonctionne. Si quelqu'un entre dans la pièce, il pourrait m'admirer ou m'envier : je goûte des plaisirs distingués. Je lis un auteur de qualité, je suis flatté à l'idée d'appartenir au club (restreint) de ses admirateurs. Mais ces plaisirs sociologiquement prévisibles ne sont encore que les plus superficiels. À côté d'eux, j'en éprouve un autre, plus durable : l'auteur que je lis parvient à formuler en mots ce que je ressentais mais ne savais dire, ma pensée, mon sentiment, ma sensation ; par là, il élargit mon univers mental, il lui donne plus de sens et de beauté. […] Mais je peux aussi goûter le plaisir de la lecture intransitivement, sans passer par aucune médiation, même pas celle de mon propre jugement : me livrer à cette activité me donne alors le sentiment immédiat de m'accomplir, donc aussi d'exister. Sans parler de ce que lire relève pour moi de l'habitude et donc de la répétition : c'est aussi une façon de persister dans mon être. (pp. 181, 184)
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