AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Oldenbourg , le 07/10/1934
Mort(e) à : Stuttgart , le 09/05/1976
Biographie :

Ulrike Meinhof est journaliste, militante contre le réarmement en Allemagne, avant de devenir en 1970 l’une des dirigeantes du groupe terroriste d'extrême gauche Fraction armée rouge. Arrêtée le 15 juin 1972 à Hanovre, elle se suicide en prison.

Source : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ulrike_Meinhof
Ajouter des informations
Bibliographie de Ulrike Meinhof   (4)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ulrike Meinhof
Mon rôle dans ce monde ne correspond que très partiellement à mon être et à mes désirs, car il revendique mes idées comme les idées d’un guignol, m’obligeant ainsi à dire en souriant des choses qui ont pour moi, pour nous tous, une importance mortelle, de les dire en grimaçant, comme sous un masque.
Journal intime d’Ulrike Meinhof.
Commenter  J’apprécie          100
Ulrike Meinhof
« Sentir ta tête exploser (sentir ta boîte crânienne sur le point d’éclater en morceaux)
Sentir ta moelle épinière te remonter au cerveau à force d’être comprimée
Sentir ton cerveau comme un fruit sec
Se sentir sans cesse et inconsciemment et comme électriquement téléguidée
Sentir qu’on te vole tes associations d’idées
Sentir ton âme pisser de ton corps, comme si tu n’arrivais plus à fixer l’eau
Sentir la cellule bouger. Tu te réveilles, tu ouvres les yeux : la cellule bouge.
L’après-midi quand il y a du soleil, ça s’arrête tout d’un coup.
Mais elle bouge toujours, tu n’arrives pas à te dépêtrer de cette sensation
Impossible de savoir si tu trembles de froid ou de fièvre
Impossible de t’expliquer pourquoi tu trembles, pourquoi tu gèles.
Pour parler de façon simplement audible, il te faut faire effort, il faut presque hurler, comme pour parler très fort
Te sentir devenir muette
Impossible de te rappeler le sens des mots, sinon très vaguement
Les sifflantes – s, ss, tz, sch –, supplice intolérable
Les gardiens, les visites, la cour – réalité de celluloïd
Maux de tête
Flashes
Ne plus maîtriser la construction des phrases, la grammaire, la syntaxe.
Si tu écris – au bout de deux lignes, impossible de te rappeler le début de la première
Sentir que tu te consumes au dedans
Sentir que si tu étais libérée, dire ce qu’il en est, ce serait exactement comme jeter de l’eau bouillante à la gueule des autres et les ébouillanter, les défigurer à vie
Une agressivité folle, sans exutoire.
C’est le pire.
Être persuadée que tu n’as pas la moindre chance de t’en tirer : et impossible de faire entendre ça.
Des visites, il ne te reste rien.
Une demi-heure après, impossible de te rappeler, sauf de façon mécanique, si ça a eu lieu aujourd’hui ou la semaine dernière
Le bain de la semaine, c’est la chance de se laisser aller, de reprendre des forces pour un bref instant – pour quelques heures
Sentir le temps et l’espace irrémédiablement imbriqués l’un dans l’autre et te sentir vaciller, piégée dans un labyrinthe de glaces déformantes
Et après : la terrible euphorie d’entendre quelque chose – qui différencie le jour de la
nuit acoustique
Sentir que maintenant le temps repart, le cerveau se dilate, la moelle épinière se remet en place pour des semaines
Et te sentir comme dépiautée
Bourdonnements d’oreilles, et au réveil te sentir comme rouée de coups
Et bouger au ralenti
Te sentir comme enfermée dans une cuve plombée, et sous vide
Et après : choc, comme si une plaque de fer te tombait sur la tête
Comparaisons, concepts qui te viennent à l’esprit :
Aux prises avec un fauve psychique.
Tambourinage impitoyable, comme dans une fusée en pleine accélération, où les types sont écrasés sous la vitesse
La colonie pénitentiaire de Kafka – le type sur une planche à clous – et le grand huit sans arrêt.
Quant à la radio : ça permet un minimum de détente, comme un coup de freins, on chute de 240 à 190. »

Ulrike-Marie MEINHOF, Lettre du couloir de la mort, 1972.
Commenter  J’apprécie          70

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Ulrike Meinhof (7)Voir plus

Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1724 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}