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Citations de Uri Eisenzweig (4)


Le duel, non pas tel qu'il fut compris et pratiqué sous l'Ancien Régime, à partir du XVIe siècle, mais l'idée distincte, spécifique et sans précédent dans sa précision définitoire que se fait de ce type de combat singulier le XIXe siècle post-napoléonien, en France d'abord mais bientôt, en partie sous l'influence française, dans l'Europe tout entière. Ce sera là en tout cas l'une des premières constatations formulées dans les pages qui suivent : le rapport étroit entre la définition très stricte de ce que le XIXe siècle conçoit comme un duel digne de ce nom - et la difficulté pour ce type de combat de faire l'objet d'un compte rendu narratif adéquat, d'un récit conçu à la fois comme véritable et véridique.
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Une fixation singulière marque la culture occidentale, française en particulier, au XIXe siècle. À travers des phénomènes en apparence fort distincts, elle a pour objet une violence dont la forme contraste fortement avec celle des guerres napoléoniennes du début du siècle, puis, à l'autre bout, de celle appelée Grande. À la différence de ces tueries collectives, la violence en question est de nature essentiellement individuelle et ponctuelle. Et surtout, à l'opposé de la logique intelligible que l'on imagine au principe de tout événement historique, l'acte violent qui fascine l'imaginaire du XIXe siècle est caractérisé par l'opacité, par l'incompréhension. Par la difficulté de (se) le représenter.
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Parallèle formel surprenant, donc, entre ces deux phénomènes surgissant presque simultanément mais dans des domaines tellement différents. Ce parallèle s'enrichit, ou se complique, avec l'adjonction d'une troisième forme de violence propre au XIXe siècle et résistant elle aussi à la narration. C'est en tout cas ce que veut démontrer cet essai, lequel fait ainsi suite à deux de mes études précédentes, Le Récit impossible, sur le roman policier (classique), et Fictions de l'anarchisme, sur la naissance du «terrorisme»l. Avec cette différence que mon objet, ici, ne relève ni de la pure fiction, comme le crime mystérieux du genre policier, ni de l'univers socio-politique supposément réel de l'attentat. Le duel.
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Le cas le plus évident est sans doute celui du roman policier classique, le roman dit «à énigme», dont la cristallisation générique, presque instantanément suivie d'une popularité sans précédent, se fait autour de 1890 : au coeur de l'intrigue policière, l'intolérable éventualité d'une transgression violente échappant à l'explication, au récit. Or, cette problématique (para)littéraire est curieusement proche de celle qui marque une série d'événements traumatisants se déroulant presque au même moment : les attentats parisiens de 1892-1894, première instance de ce que le siècle suivant appellera «terrorisme». Ici, en plus de l'anonymat de l'auteur, c'est l'arbitraire apparent de son acte, le plus souvent l'explosion d'une bombe, qui rend difficile, sinon impossible, un compte rendu narratif adéquat : pourquoi ce lieu, ce moment, ces victimes ? D'où la peur, la «terreur». Terreur, surtout, à l'idée de la bombe à venir, imprévisible car «aveugle», absent le cadre narratif qui aurait permis de l'anticiper, ne serait-ce que de manière conjecturale, dans un temps et un espace intelligibles.
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