Vadim Turpyn

Je remercie Babelio et les éditions Rustica pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique non fiction.



La collapsologie heureuse, voici un titre qui peut sembler paradoxal quand on apprend que la collapsologie est la théorie de l'effondrement.



De fait, notre monde est menacé par de nombreux dangers tels le réchauffement climatique, la pollution ou l'épuisement des ressources énergétiques.



Plusieurs postures sont alors possibles dans ce contexte sombre. On peut devenir éco-anxieux et développer la solastalgie. Ou, comme le propose l'auteur avec conviction, on peut changer notre attitude et notre rapport au monde et faire face avec joie à une situation qui est inévitable.



Grâce au savoir et à la connaissance, sources de joie, nous serons mieux disposé.e.s à accepter le changement et à devenir actrices et acteurs de l'évolution, plus souhaitable que la révolution.



J'ai été surprise par cet essai que j'imaginais plus pratiques et apportant des astuces et solutions pragmatiques. Il n'en est rien. Il s'agit davantage d'un manuel de philosophie et d'une invitation enthousiaste à lire l'éthique de Spinoza ! J'ai parfois été perdue dans les considérations philosophiques de Vadim Turpyn, ne sachant pas où il m'emmenait, mais je suis retombée sur mes pas.



Un ouvrage qui m'a permis de découvrir le mouvement de la collapso heureuse.



Et ne l'oublions pas, ce n'est pas la fin du monde, mais la fin d'un monde. Tout reste encore à imaginer, ensemble et dans la bonne humeur !

Ce livre, en trois parties est, au niveau qualitatif du terme, une bonne occasion d'amener son auteur (et par conséquent le lecteur) à s'interroger sur les rap­ports fondamentaux qui lient la phi­lo­so­phie Spinozienne à la science et d'ainsi aborder la collapsologie sous l'angle d'une réflexion « mesurée » adéquate à la problématique énergétique, climatique et celle - sous-jacente - de la biodiversité... « Puissance d'agir donc , très efficace à mon sens, qui aborde le délitement d'un monde par l'effondrement de la tristesse. Ce qui d'un côté sera au détriment de cette dernière, sera de l'autre au profit d'une revigorante allégresse.

Bravo pour la leçon

Il y a quelques mois j'ai regardé avec intérêt un live instagram ou Geraldine Remy avait invité Vadim Turpyn à échanger autour de son livre. Ca m'a donné envie de creuser un peu et de le lire.



Ce livre n'est pas simple et il demandera une relecture ou d'aller creuser du coté de la philosophie et plus particulièrement Spinoza.



Avant tout et surtout, ce livre incite à s'émerveiller et à se tourner vers la joie.

Un livre que j'ai reçu dans le cadre d'un masse critique de Babelio, ayant déjà eu des ouvrages de référence en collapsologie (telle que comment tout peut s'effondrer), j'étais curieuse de voir sous quel axe l'auteur abordait la collapso de façon positive.

J'ai malheureusement été assez déçue, l'ouvrage se compose d'un premier chapitre revenant sur les bases de la collapsologie, puis d'un chapitre philosophique abordant différentes thématiques et auteurs en lien avec la collapso, et enfin la collapsologie heureuse. Ayant déjà de bonnes connaissance en collapso et en philosophie j'ai trouvé le temps un peu long jusqua la dernière partie, de plus, celle ci m'a déçue. Nulle conseil pratique ou analyse innovante, l'auteur se borne a citer des philosophe et nous encourage a cultiver la joie quoi qu'il advienne. Il ne développe pas assez des points clés comme les éco-anxieux ou la solastalgie et n'apporte aucune solution pratique. Je pense qu'il y avait beaucoup à dire sur le sujet et qu'une collaspologie heureuse est possible, mais c'est raté. Il s'agit d'un travail sérieux et rigoureux mais j'ai la sensation que l'auteur s'est perdu dans l'analyse philosophique du mouvement collapso.

Ce livre pourra cependant être un bon premier choix pour quelqu'un ne connaissant pas ce concept et voulant s'informer sur la collapsologie de façon théorique.

"Le sujet de l'effondrement est un sujet toxique qui vous atteint au plus profond de votre être. C'est un énorme choc qui dézingue les rêves. Au cours de ces années de recherches, nous avons été submergés par des vagues d'anxiété, de colère et de profonde tristesse, avant de ressentir, très progressivement, une certaine acceptation, et même, parfois, de l'espoir et de la joie." Pablo Servigne

Finalement, c'est le mot "heureuse" qu'il faut retenir dans le titre du livre, car la partie strictement "collapsologie" est assez courte. Je m'attendais sans doute à davantage de données, de chiffres, de tableaux, de graphiques.

En tant qu'adepte du verre à moitié plein, ce livre va plutôt dans mon sens et me conforte dans une certaine vision de la vie: se nourrir des moments de bonheur, célébrer la joie, accueillir les vagues d'émotions, accepter la puissance et la perfection de la nature... Et c'est évident également pour moi que les utopistes sont maintenant du côté de ceux qui se voilent la face et qui gardent confiance dans notre système actuel. La liste de personnalités qui apportent leur expertise et leur réflexion à la collapsologie est une très bonne idée en début de livre, car on y remarque les différents profils qui créent une richesse dans l'échange de point de vue.

Ceci dit, ce livre me sort clairement de ma zone de confort, car je suis persuadée (depuis mon année de Terminale littéraire...) que je ne suis pas en mesure de suivre une pensée philosophique par la lecture. C'est un peu étonnant de la part de quelqu'un qui lit tout, tout le temps, tous les jours, mais c'est la vérité: je fuis en conscience les livres de philosophie.

Alors, forcément, quand Spinoza vient mettre son grain de sel dans la plupart des chapitres, je me sens démunie et dépassée!

Ce qui m'a plu dans ce livre c'est l'explication du cheminement des pensées dans la collapsologie, et comment avec un certain désespoir on parvient quand même à recréer une vision apaisée d'un futur possible. J'ai apprécié aussi le retour sur les genres de connaissance.

Mais je mets quelques bémols sur la présentation du livre, qui ne me correspond pas: la logique entre les chapitres n'est pas toujours bien claire, les encadrés ne mettent pas toujours en relief les idées les plus pertinentes ou intéressantes, et il y a l'impression de voguer à vue en suivant si possible l'enchaînement d'idées qui nous est proposé. Quelques coquilles à corriger pour la prochaine édition car la "collapso" a tendance à devenir la "collaspo", c'est embêtant (page 11, 15, 77)!

Quant à l'idée qu'il est contre-productif de montrer les exemples angoissants des horreurs de notre système sur la nature, je suis à la fois d'accord sur le fond (c'est la philosophie "Cyril Dion": allons chercher ce qui est innovant, beau, précurseur et cela donnera l'envie), et opposée à cette idée car, au bout d'un moment, c'est l'électrochoc (la philosophie "mettre le nez dans le caca"!) qui pourrait peut-être provoquer des solutions immédiates et radicales, comme on en aurait besoin aujourd'hui!...

Une lecture en demi-teinte, si je puis dire: un sujet qui devient essentiel, une réflexion profonde et nécessaire, des arguments clairs. Mais une forme étrange et des passages philosophiques qui m'ont perdue!

Merci néanmoins à Babelio et Rustica éditions pour cet envoi. Même si ce n'est pas un coup de coeur, c'est toujours intéressant de voir des publications qui visent à prendre de la hauteur et à mettre en perspective et à croiser les pensées.