Voilà, deux semaines après avoir quitté l’usine, j’ai un nouveau boulot ! J’en ressens un enthousiasme que, plus tard, je trouverai stupide. Mais l’idée d’en avoir fini avec le rangement saccadé des chocolats à raison de deux pièces toutes les deux secondes — Tac. Tac — plus de sept heures par jour me transporte. J’ai quitté le vieux monde des ouvriers à la chaîne pour pénétrer bientôt dans l’univers feutré, à la lumière tamisé, d’une plate-forme téléphonique. Enfin un travail de ma génération avec d’autres jeunes partageant mes goûts et mes préoccupations ! Même si je vais devenir un smicard 2.0 au casque posé sur les oreilles, je n’imagine pas vivre quelque chose de plus abrutissant que ma première expérience.