Un peu inquiète de leur présence, mais encouragée à parler par les mots engageants et la douceur patiente de Spivak, la gamine lui explique, dans une langue hésitante, qu’il n’y a pas d’eau courante ici. Il faut aller la chercher en camion, à une quinzaine de miles. On la rapporte dans des boîtes et des bidons. Et, malgré la chaleur étouffante, on l’économise. Chaque trajet jusqu’à l’eau et au ravitaillement, à la ville voisine, est facturé par le patron. Il faut lui payer une partie de l’essence, et même après division entre plusieurs familles, 25 ¢ ce n’est pas rien. 25 ¢, c’est beaucoup. Alors l’eau, on ne la gâche pas. Elle est seulement pour boire et pour cuisiner. Pas question de la gaspiller pour faire sa toilette.