Sa vie n’a été qu’une collection de refus et de disparitions. Une suite de désincarnations. Un défilé perpétuel de rôles passagers et mal taillés dont il s’est effeuillé comme on arrache les pages d’un carnet, qu’on froisse, une à une, avec une jouissance méthodique, pour jeter dans le poêle esquisses ratées et croquis maladroits. Et ces mues successives, ces falsifications permanentes, loin de le renouveler et de le révéler à lui-même, ont fini par mettre au jour une absence. Son absence. Il n’est qu’une cosse incurablement vide.