Valerie Labrousse

La tutelle des majeurs est issue de la réforme du 3 janvier 1968, elle a remplacé les régimes de l'interdiction judiciaire par ceux de la sauvegarde de justice de la tutelle des majeurs et de la curatelle pour assurer la protection des personnes dont les facultés mentales sont plus ou moins altérées. le juge des tutelles décide du choix du régime après avoir pris l'avis du médecin traitant. La prononciation de la tutelle des majeurs exige en outre que l'altération des facultés mentales ait été constatée par un médecin spécialiste choisi sur une liste établie par le procureur de la République. Les organes de cette tutelle sont analogues à ceux de la tutelle des mineurs. Si les biens à gérer sont de peu d'importance , la désignation d'un gérant de la tutelle peut suffire. Vu pour la loi mais quand les actes accomplis par le majeur antérieurement à la mise en tutelle sont annulables; ceux accomplis ensuite au mépris de celle-ci sont nuls de droit. La main levée des majeurs obéi aux mêmes règles que son ouverture: s'exposer aux dérives sectaires et mafieuses des tutelles abusives, dont malheureusement certains de nos seniors sont fragilisés par la solitude, la maladie, et l'abandon des familles; ils deviennent des victimes une fois franchie l'entrée de la maison de retraite, reconnue comme zone interdite, quand aux Ephads ils constituent un univers à part, accueillant une population encore plus fragile en subissant une maltraitance connue, sur un sujet encore tabou que Valérie Labrousse nous fait découvrir dans un livre édifiant après avoir personnellement enquêté, et pris connaissance d'autres rapports officiels, ponctués de scandaleuses, nauséabondes complicités: L'affaire Liliane Bétancourt richissime héritière de L'ORÉAL cosmétiques, et autres victimes plus anonymes, ou des tuteurs parfois issus de la même famille, peu scrupuleux, attirés par le gain sont nommés; ils deviennent de véritables requins en dépouillant la victime du peu, mais aussi profitant des revenus confortables sans être plus inquiétés, face à la justice des juges trop souvent complices, et intraitables.

Valérie Labrousse, en lectrice attentive d’Hannah Arendt, entrevoie les symptômes de la banalité du mal - servilité, relativisme de l’horreur, refus du jugement moral et rationalisme bureaucratique sur fond d’indifférence à la souffrance de l’autre, au-delà de l’anecdote.
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