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Citation de Charybde2


Le ciel de Saragosse s’illuminait de myriades d’étoiles, si brillantes et en rangs si serrés qu’Eymerich ne put se retenir de lever la tête. Un frisson étouffa dans l’œuf son émerveillement. Ce n’était pas une nuit à perdre du temps en contemplations. Il resserra son habit blanc autour de son corps maigre et pressa le pas.
La tour de briques qui abritait le tribunal et les prisons de l’Inquisition était adossée à la muraille, haute et puissante au point d’écraser les tourelles semi-cylindriques qui surgissaient à ses côtés. Eymerich renvoya un salut hâtif aux quatre sentinelles assises autour d’un feu de camp et franchit d’un pas nerveux la porte d’entrée.
L’odeur saumâtre provenant de la citerne souterraine le prit à la gorge. Tous savaient que durant la peste qui avait sévi quatre ans auparavant, alors que les hommes mouraient en masse dans tout l’Aragon, de nombreux cadavres avaient été jetés dans les eaux obscures de ce puits gigantesque. Par la suite, le père Agustin de Torrelles, inquisiteur général, avait fait recueillir les dépouilles déformées des morts pestiférés et enfumer à plusieurs reprises l’étroit corridor conduisant à la citerne. Mais une odeur étrange, pénible et pénétrante, demeurait pour rappeler la tragédie de ces jours passés.
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