Espace banal, à tout venant livré, et qui ressemble à ce temps qui ne passera jamais assez vite, à ces douze heures qui me séparent du bonheur que j'attends. Ma pensée se jette à sa rencontre, cherche à le joindre à travers la nuit, au-delà de l'aube et de l'aurore, se heurte à ces heures , retourne pour voir combien de minutes se sont écoulées, repart, il faut lui faire prendre un détour, la lancer sur une longue piste à travers le passé, un passé aussi différent que possible de ce que sera demain, quand mon bonheur sera ici; plongée dans le souvenir dont je n'émergerai qu'au grand jour, quand je n'aurai plus besoin des lampes pour voir ce que j'écris. Partons d'ici, de cette chambre d'hôtel.