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Citation de enkidu_


Je regarde une jeune femme, une jeune mère entourée de ses enfants ; et elle me regarde à son tour, et elle me reconnaît : c’est ma main qui l’a attirée, et qui ne l’a plus lâchée que le baiser n’eût été reçu. Elle me regarde, et toutes ces images sont en elle : Je suis un homme, pareil au père de ses enfants. Tandis que, pour la jeune fille, je suis un être inconnu, un pays étranger, un mystère. Un pauvre être inconnu, tout gauche et tout balbutiant devant elle ; un pitoyable mystère auquel un éclat de rire d’elle fait perdre toute contenance.

Et pourtant, nous nous connaissons un peu : lorsque la vie me laisse bien seul avec moi, je découvre en moi des aspirations et des sentiments de femme ; et je ne doute pas que celles qui savent voir en elles-mêmes n’aperçoivent, au-delà de leur riche cœur de femme, l’esprit lucide et bien ordonné d’un homme.

Mais, comme nous ne pourrons jamais voir clair en nous, connaîtrons-nous jamais cette part de l’autre sexe que nous contenons tous, et toutes ? C’était notre erreur à vingt ans, de croire que nous connaissions la vie et les femmes. On ne connaîtra jamais ni la vie ni les femmes, il n’y a, partout, que des objets d’étonnement et une suite ininterrompue de miracles. (pp. 32-33)
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