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Citation de Creisifiction


ai as glórias do salazar, eram tão grandes as pontes e longas as estradas, eram tão bonitas as criancinhas a fazerem desporto e a cantarem letrinhas patrióticas. parecíamos um grande cenário de legos, pobrezinhos mas tão lavadinhos por dentro e por fora, a obedecer. divirtam-se, gentes da minha terra, não é desgraça ser pobre, punha-se a amália a dizer, que numa casa portuguesa há pão e vinho e um conforto pobrezinho e fartura de carinho, e ela que ia a frança comprar vestidos onde se vestiam as estrelas de cinema americano e se embonecava de jóias e até tinha visto o brasil e a espanha, servia para que a amássemos e fôssemos pensando que estávamos todos tão bem ali metidos, éramos todos tão boas pessoas, tão bons homens, realmente. e eu, de facto, ainda adoro a amália e ouço-a quase a chorar. se for preciso e se tivesse de escolher um só português para entrar no paraíso, talvez quisesse que fosse ela, para eternizar de verdade aquela voz, a maior voz da desgraça e do engano dos portugueses. pena não haver paraíso, já não haver amália e ter havido e sobrar para aí tanta desgraça e engano.

[ah, les gloires de salazar, nos ponts étaient vastes, longues nos routes, et tellement beaux tous ces petits enfants à pratiquer du sport et à pousser la chansonnette patriotique. nous ressemblions à un grand décor de legos, petits pauvrets cependant tout proprets à l’intérieur comme à l’extérieur, en train d’obéir. amusez-vous, gens de ce pays, il n’y a pas de mal à être pauvre, disait amália, et que dans une maison portugaise il y aura toujours du pain et du vin et un petit intérieur confortable, quoique tout pauvret, et abondance de câlins, et elle qui allait en france s’acheter des robes là où s’habillaient les stars de cinéma américain et se pouponnait dans ses bijoux, qui avait même visité le brésil et l’espagne, elle servait à se faire aimer par nous tous, et aussi pour que nous pensions nous retrouver au bon endroit et au bon moment, de si braves gens, des hommes si bien, réellement. et moi, en fait, je continue à vénérer amália et à l’écouter au bord des larmes. s’il était besoin et si j’avais à choisir un seul portugais pour rentrer au paradis, peut-être voudrais-je alors que ce fût elle, afin d’éterniser d’une fois pour toutes cette voix-là, la plus grande voix du malheur et du leurre des portugais. dommage qu’il n’y ait pas de paradis, qu’il n’y ait plus amália et qu’il y en ait eu autant et qu'il en reste encore, du malheur et du leurre.]
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