Quelques mots seulement sur ce livre ancien disponible (est c'est une très bonne chose) sur Gallica. Dans les légendes proprement dites, Alecsandri glorifie des figures marquantes de l'histoire roumaine qu'il donne en exemple à ses contemporains en flétrissant la tyrannie et la décomposition morale d'un monde féodal et particulièrement de l'Empire ottoman. Il entendait stimuler ainsi les grandes vertus du peuple, son esprit de lutte pour la liberté, sa haine de l'oppresseur national afin de préparer les esprits en vue de la guerre pour l'indépendance.
Le sens critique et résolument contemporain des légendes en dépit de leur sujet passéiste est confirmé par le poète lui-même, lorsque dans son « Épître Général Floresco » (1878) il répond ainsi aux questions de son ami:
« Comment je vis ? Faisant des rêves exaltants
Et revivant les souvenirs de l'ancien temps,
Pour consoler mon coeur des piètres comédies
Que jouent l'intérêt avec la vilenie ».
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Il s'agit ici d'un recueil de correspondance de Vasile Alecsandri avec divers hommes politiques ou diverses personnalités de la vie culturelle, mais aussi son épouse Paulina par exemple.
Un tome dont plus d'un tiers des pages est absorbé par les notes explicatives, les indexes et le regroupement des lettres selon leurs destinataires.
En vrai témoin de son époque l'auteur s'exprime, souvent de façon tranchante, sur divers sujets et dresse une fresque pittoresque du monde dans lequel il évolue. La plus importante me parait néanmoins la correspondance avec Ion Ghica, qui a publié à son tour les réponses. Vasile Alecsandri écrit souvent en français (les lettres concernées sont également traduites en roumain). Mais qui était donc Ion Ghica ? Un révolutionnaire de 1848, un homme politique et un mémorialiste. Diplômé de l'école des Mines de Paris et économiste il accède au premier rang de la vie politique après la constitution de l'État national.
Ce livre est parfait pour les férus d'Histoire.
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