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Citation de ninamarijo


Le delta de la Volga (ce couloir célèbre entre Oural et Caspienne, emprunté jusqu’au quinzième siècle par les vagues des nomades qui, du cœur de l’Asie, s’écoulaient vers l’Europe et formaient une antique voie de transit commercial reliant les quatre coins du monde) est un des lieux les plus échevelés de l’histoire, un tableau d’école sur lequel chaque nouvelle vague migratoire qui déferle efface les ébauches de civilisation qu’avait laissées la déferlante précédente. Le delta – un flux et reflux créateur…» L’embouchure de ce fleuve est comme sa source non individualisée, trouver l’endroit exact où le fleuve se jette dans la Caspienne « n’est pas réalisable » constate Vassili. « Même derrière les haies d’osier, derrière l’ultime digue des roseaux, là où l’espace marin s’ouvre au vent, ce n’est toujours pas la mer, l’eau est encore douce. Une eau que soixante-dix embouchures épurent, filtrent à travers des étendues de sable et de broussailles qui s’étirent sur cent cinquante verstes de Bakhtemir (le bras principal de la Volga) à Bouzane et Kigatch découpées à l’infini de chenaux, de ruisseaux, de canaux à moitié envasés. Sur uns trentaine de kilomètres encore, l’eau reste verte, douce, trouble jusqu’à ce que brutalement la fosse marine se creuse : les bancs de sable du delta disparaissent et l’eau de vient salée. En amont, ce n’est ni un fleuve ni une mer mais des étendues liquides. En aval, ce n’est déjà plus un fleuve- puisque sans rives- mais toujours pas une mer. L’onde qui court scintille comme une vague marine mais son eau a le reflet jaune d’une rivière.
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