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Citation de Charybde2


Non, si la vivante pierre blanche respire dans la tombe du penseur, injuriez son sommeil ; lancez-lui le mot de haine, à lui que l’humanité a l’habitude de séduire par un sourire. Que les morts sortent de leurs tombes magnifiques et se mêlent à la bataille ! – Les vivants sont fatigués. Morts, venez et prenez part à notre querelle. Nous sommes fatigués.
Les hommes ressortiront transformés de ces eaux, pudiquement ils remettront leurs vêtements comme après un bain dans le fleuve de la mort
Je marchais dans la rue. Les siècles, par les vibrations de leur cordes, reliaient entre eux les fragments de siècles. L’âge des trains se tenait au pied de larges murs gris avec d’étroites amphores posées dans des trous ; des boyards chenus se dissimulaient en l’air près des bulbes d’or d’un sanctuaire de pain d’épice, fleurs d’or des coupoles dorées et foule imaginaire en zipounes d’argent – bruit de la grande ville produit par eux. Prés verts des toits.
Les réfugiés remplissaient la ville. Les cochers, à tout bout de champ stoppaient leurs rosses débonnaires et le réfugié qui marchait le long des vieux murs surmontés de petites têtes grises sculptées se précipitait au milieu de la rue et pressait et secouait la main d’une réfugiée qui passait en voiture ; il y mettait toute l’ardeur d’une rencontre inattendue après leur brusque séparation là-bas où la face de la guerre s’imposait aux affaires humaines. (« Ka », 1916-1922)
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