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Citations de Velimir Khlebnikov (23)


Velimir Khlebnikov
Refus

J'aime bien mieux
Regarder les étoiles
Que signer un arrêt de mort
J'aime bien mieux
Ecouter la voix des fleurs chuchotant
C'est lui
Si par le jardin je passe
Que de voir les fusils tuer
Ceux qui veulent ma mort
Voilà pourquoi jamais
Jamais
Je ne serai celui qui gouverne.
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Velimir Khlebnikov
Un jour l'humanité construira son travail à partir des battements du coeur, un battement de coeur sera alors l'unité de travail.
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Velimir Khlebnikov
Je suis sorti adolescent dans la nuit sourde couvert jusqu'à la terre de cheveux raides. Tout autour se dressait la nuit et on se sentait seul, on avait envie d'amis, on avait envie de soi. J'ai allumé mes cheveux me suis répandu en lambeaux de boucles, J'ai mis le feu autour de moi. J'ai allumé les champs, les arbres et c'est devenu plus joyeux. Le champ de Khlebnikov brûlait et mon Je en feu flamboyait dans l'obscurité. Maintenant je m'en vais, cheveux en flammes... Et à la place du Je se dressait le Nous!
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Les hommes de la terre blanche s'avancent, ils viennent, dans le fracas de leurs lances, ils remuent le blanc de l’œil, grincent des dents, secouent leur chevelure. Ils n'ont besoin de rien. (...) Camarades des loups, ils déferlent du bout de l'univers.
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Pour avoir mentionné les étoiles
et avoir été le courant d'air de la vie de ces gueux
plus d'une fois vous m'avez abandonné
et avez emporté mes vêtements
alors que je traversais les détroits du chant
vous avez ri aux éclats de me voir nu
et vous-mêmes vous êtes déshabillés
quelques années après
sans avoir perçu en moi
les sommets des événements
ni derrière la pensée de l'écrivain
la plume de la main des temps
Médecin solitaire
dans cette maison de fous
j'ai chanté mes chants médecines.
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TATLINE


Tatline, l'intuitiste des pâles,
De la vis, le chantre exigeant
Du clan des attrapeurs d'étoiles.
L'espace aérien des gréements,
D'une main molle il l'a lié
En fer à cheval le ployant.
Les pinces, dans cet intuitisme
Voient ce qu'il a voulu montrer,
Des aveugles pris de mutisme.
Ainsi deviendra prophétique
Le fer-blanc dans sa main mystique.
                       (fin mai 1916)

p.119
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LES NOMBRES


Attentivement je vous fixe, ô nombres !
Vous me paraissez habillés comme des bêtes dans leurs
 peaux,
De la main appuyés sur des chênes déracinés.
Vous faites don de l'unité entre le lent serpentement
De l'échine de l'univers et la danse de la libellule,
Vous permettez de compter les siècles comme les dents
 d'un rire bref.
À présent mes prunelles s'ouvrent fatidiquement
Pour savoir ce que Moi sera quand son dividende est
 l'unité.
                                           (1912)

p.97
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Comme un courrier qui file et se hâte avec une missive cousue dans le pan de son manteau, la rivière a conservé dans ses ondes bleues la lettre à la Volga écrite par le nord.
Quelqu’un là-bas a ri dans la profondeur des eaux et avec défi a lancé le crâne et sylvestre « ohé ! » à qui de là-haut penchait la tête, à l’étranger venu de là-bas, du monde des hommes ; quand le fleuve s’est retiré de son lit creusé dans la pierre, sur le fond marécageux à demi asséché on a pu voir les larges griffures que l’ours y avait esquissées librement, puis imprimées et dont le fleuve avait fait une édition somptueuse avec de larges marges et les magnifiques vignettes des pins dans une couverture de rives sablonneuses et de cimes neigeuses au loin coiffées de pins noirs.
Ce sont les chants inspirés de l’homme d’autrefois, ces petites chansonnettes pleines du souffle de la vie qui laissaient deviner l’âge de leur créateur, où il allait, quelle était son humeur, s’il était courroucé ou pensif, si l’univers lui semblait une sinistre malédiction ou une bénédiction apportant à foison les graines des mots argentés, s’il lui semblait le sabre d’un ivrogne s’abattant sur sa tête ou une poignée de main rêveuse la nuit ?
Le nom des éditions de la forêt était imprimé sur les livres du marais noir. Non seulement les ours, mais les chasseurs aussi savent lire les couplets populaires dans l’édition des marais fangeux qui datent des premiers temps du monde.
Quelle Laure lira les chants de son sylvestre Pétrarque ?
Et nous, nous remontons le cours du fleuve, allons toujours plus haut jusqu’au faîte austère des monts. (« Razine », 1922)
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CONJURATION PAR LE RIRE


Ô, ériez, rieurs !
Ô, irriez, rieurs !
Ceux qui rient de rires, ceux qui rièssent rialement
Ô irriez riesquement !
Ô, des diriations surriresques, le rire des riesques rieurs !
Ô éris-toi diriresquement, rire des rieux surriresques !
Rillasserie, rillasserie
Déris, surris, rirolets, rirolets,
Rirots, rirots !
Ô, ériez, rieurs !
Ô, irriez, rieurs !
                                        (1908-1909)

p.81
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Non, si la vivante pierre blanche respire dans la tombe du penseur, injuriez son sommeil ; lancez-lui le mot de haine, à lui que l’humanité a l’habitude de séduire par un sourire. Que les morts sortent de leurs tombes magnifiques et se mêlent à la bataille ! – Les vivants sont fatigués. Morts, venez et prenez part à notre querelle. Nous sommes fatigués.
Les hommes ressortiront transformés de ces eaux, pudiquement ils remettront leurs vêtements comme après un bain dans le fleuve de la mort
Je marchais dans la rue. Les siècles, par les vibrations de leur cordes, reliaient entre eux les fragments de siècles. L’âge des trains se tenait au pied de larges murs gris avec d’étroites amphores posées dans des trous ; des boyards chenus se dissimulaient en l’air près des bulbes d’or d’un sanctuaire de pain d’épice, fleurs d’or des coupoles dorées et foule imaginaire en zipounes d’argent – bruit de la grande ville produit par eux. Prés verts des toits.
Les réfugiés remplissaient la ville. Les cochers, à tout bout de champ stoppaient leurs rosses débonnaires et le réfugié qui marchait le long des vieux murs surmontés de petites têtes grises sculptées se précipitait au milieu de la rue et pressait et secouait la main d’une réfugiée qui passait en voiture ; il y mettait toute l’ardeur d’une rencontre inattendue après leur brusque séparation là-bas où la face de la guerre s’imposait aux affaires humaines. (« Ka », 1916-1922)
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« BOBÈOBI… »


Bobèobi se chantaient sur les lèvres
Véèomi se chantaient les regards
Pièèo se chantaient les sourcils
Liéèèï se chantait la figure
Gzi-gzi-gzèo se chantait la chaîne.
C'est ainsi que sur la toile de certaines correspondances
Hors de l'étendue vivait le visage.
                        (1908-1909)

p.83
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LE GRILLON


Aileronnant de l'écriture d'or
De ses graciles nervures
Le grillon engrangea dans sa panse-grenier
Herbes et rosels riverains.
Ô aubes oiselines !
Ô fulgescences !
                        (1908-1909)

p.84
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« PERCE-TEMPS, PERCE-PIERRES… »


Perce-temps, perce-pierres,
Sur la rive du lac
Où les pierres sont comme temps,
Où le temps est comme pierre.
Du lac sur la rive
Perce-temps, perce-pierres,
Sur la rive du lac
Enchanté chuchotis.
                             (1908)

p.77
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« NUIT, D'ÉTOILES ILLUMINÉE… »


Nuit, d'étoiles illuminée,
Vastement tu scintilles, livre,
Mais de quelle rumeur, de quelle destinée ?
Le joug ? La liberté de vivre ?
À minuit, quel sort dois-je lire
Dans le vaste ciel qui se mire ?
                                (1912)

p.96
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Sur le fier oustroug de l’unité négative voguer sur l’âme de Razine, sur ses larges ondes comme sur un large fleuve, parmi saules et sapins diriger l’esquif en travers de la vague, en travers du courant, ayant choisi comme Volga son destin achevé sur le billot, tel un aigle de son bec cruel, et donner à la vie un autre cours, inverse par rapport aux étoiles au-dessus d’elle, en coupant malgré lui le cours du temps, des steppes kalmoukes aux Jigouli, en voguant à travers le bruyant torrent de son Moi. Et comme un avare compter les sous translucides des ondes, le clapotis des ondes quand l’illusoire oustroug de l’unité négative vogue calmement sur le fleuve de Razine en travers du cours normal de la nature du temps, de son Moi, au milieu des noires ondes des Jigouli, du pays d’aval de sa simple tête, – dans sa pensée gisant sous la hache, fusillée des regards de foules soudain pensives, – jusqu’aux sources de la vie du jeune habitant du Don, coupant en travers de toute la Russie pour surprendre les voix nordiques, voir les yeux du dieu nordique, du dieu du nord, – ou bien sur le Dniepr où, debout au-dessus du tourbillon, la hardiesse païenne de ses yeux faisait surgir de la vague bleue les ondines qui serrent contre leurs boucles d’eau tant de noms sonores, ornements des antiques annales. (« Razine », 1922)
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La forêt primitive s’avançait sur l’humanité : l’humanité des nombres, armée de l’équation de la mort et de l’équation des mœurs et qui pensait à l’aide de la vue et non de l’ouïe.
Les hommes sont devenus plus malins et plus prudents et, impuissants qu’ils sont à vaincre le destin de toute l’humanité, ils se comportent avec lui comme avec la nature inorganique. (« Ka », 1916-1922)
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Nous suivions à nouveau un chemin jaune, défraîchi, un sentier de neige jaune, nous pressant au point de presque tomber et les branches mystérieuses des mélèzes s’inclinaient comme des âmes d’ancêtres défunts qui auraient hanté ces parages.
– Mon grand-père ou ma grand-mère vit dans cette branche noueuse, pensai-je précipitamment.
Mais voici que le bruit d’une vibration me parvint et à l’intérieur de l’arbre je remarquai quatre plaques réunies par une toile d’araignée, quatre plaques toutes simples comme les mots d’un soldat. (« Ka », 1916-1922)
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