Véronique Chauvy

Enfin, la fougue du majestueux équidé se révélait, donnant l'impression que les rôles étaient inversés. L'animal reprenait l'avantage en relevant fièrement les antérieurs, comme s'il voulait désarçonner cette encombrante et inutile cavalière. Puis le cheval, les deux jambes toujours levées, recula de quelques pas et l'écuyère se renversa alors complètement sur son dos, la tête posée sur la croupe. Tenant les rênes d'une main, elle avait ôté son chapeau et l'inclinait dans un salut solennel. Ses cheveux, blonds et frisés, coiffés en un chignon haut, se mêlaient à la queue, concrétisant une symbiose entre la femme et l'animal qui émut brusquement le coeur de l'inflexible Mathieu.