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Citation de Cielvariable


J’attends que la porte se referme. Puis je compte jusqu’à cent, au cas où ma mère aurait oublié son portable et déciderait de faire demi-tour.

À cent, je sors de ma chambre et jette un œil par la fenêtre. C’est bon, la voiture n’est plus là. J’enfile mon blouson. Mes yeux accrochent comme à chaque fois la Bible des risques, posée sur une console dans l’entrée. Impossible de la manquer. C’est sûrement la raison pour laquelle ma mère la laisse si souvent traîner ici. Pour que jamais on ne l’oublie.

— Où tu vas ?

Je sursaute. Louison, mais qu’est-ce qu’elle fait là ?

— Je croyais que tu passais la journée chez Nina ?

— On s’est disputées. Tu sors ?

— Je vais faire un tour à vélo.

— Maman est au courant ?

— Bien sûr.

Ma voix sonne faux. Louison continue de m’observer, en mâchant son chewing-gum.

— Combien pour que je dise rien ? poursuit-elle.

Je n’ai pas le temps de négocier. La nuit tombe vite à cette saison.

— Mon argent de poche de la semaine.

— De deux semaines.

Tout juste douze ans et déjà la reine du chantage, ça promet !

— Si tu veux. Bon, je peux y aller maintenant ?

— De trois semaines, continue ma sœur.

Je crois que je vais l’étrangler. Louison doit prendre mon silence pour un oui, parce qu’elle m’ouvre la porte.

Je dévale les escaliers et sors mon vélo du local.
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