Tout le monde a peur de la solitude. Chacun trouve un moyen à soi de lutter contre elle. Certains fouillent les cieux inlassablement dans l'espoir d'entrer en contact avec une race venue d'ailleurs. D'autres se tournent vers les cultes New Age, la drogue, le jeu, la nourriture, parfois même vers Dieu.
Moi, je me contente de traîner avec des chats.
L’amour, c’est l’effacement total au profit de l’être aimé. Il requiert des engagements considérables, de gros sacrifices. C’est là-dessus que l’amour prospère. Sans cela, il meurt. L’amour, c’est faire converger toute ton énergie, toujours plus forte, sur un être. Chaque jour demande un peu plus.
Les chats n’aiment pas qu’on les regarde dans les yeux. Les gens commettent souvent l’erreur de fixer un chat dans les yeux, dans l’espoir de s’en faire un ami. Mais le monde animal ne fonctionne pas ainsi. Les bêtes vous considèrent comme un agresseur. Moi, je m’efforce de détourner légèrement le regard pendant une dizaine de secondes, histoire de montrer ma soumission, avant de regarder un chat en face. J’essaie aussi de ne pas baisser les yeux. C’est comme une négociation, un compromis entre les codes du félin et ceux de l’être humain.
Il y a des gens que vous ne pouvez pas enterrer. Leur vie est inscrite dans la moindre cellule de votre corps, dans le moindre atome d’adénine, de guanine, de thymine et de cytosine, dans le moindre petit brin de votre ADN. Ils sont toujours présents dans vos pensées les plus ineptes – sous forme de minuscules et insidieux tentacules de la mémoire. La famille, c’est comme ça. Ça ne s’oublie pas. La famille est toujours là, partout, quels que soient vos efforts pour y échapper.
La propreté, dit-on, est mère de la divinité. Les chats, qui n’ont aucune idée de Dieu, le savent mieux que les hommes. Ils comprennent que la perfection gît dans l’immaculé.
Certains hommes rient à l’idée que la passion, ou l’amitié, ou l’amour, puisse exister entre deux animaux. Ils s’imaginent qu’un véritable amour ne peut germer qu’en deux âmes humaines. Ce n’est pas vrai. Non seulement les chiens, les chats, les oies, les chevaux et bien d’autres animaux sont capables de ressentir un amour intense pour leurs congénères, mais ils sont aussi capables d’entretenir de semblables relations avec l’homme.
Ce qui serait parfaitement normal. Après tout, les hommes intéressants sont toujours pris. Tous les célibataires que j’avais rencontrés récemment étaient fabriqués dans le même moule : des mufles, égoïstes et mal élevés. Ils n’avaient aucune imagination, aucune conversation, et leur idée de la soirée idéale se résumait à quelques verres avalés en silence au bistrot du coin, suivis d’une baise machinale.
Pour comprendre un chat, il faut penser comme un chat. Il faut se mettre dans sa peau, tâter ses os, marteler à l’intérieur de son cerveau. Il faut vraiment entrer en lui. Cela exige un peu d’imagination, un peu de logique et beaucoup d’entraînement. Mais tout se résume à une sorte de compréhension de l’animal. L’empathie n’est pas une nouveauté.
Le problème, quand deux personnes sont ensemble depuis un certain temps, c’est qu’elles finissent par se taper sur le système. Vous découvrez que votre partenaire a deux personnalités : d’un côté, la créature pathétique qui joue avec vous à vos petits jeux puérils, et de l’autre, l’homme fort et obstiné qui est beaucoup trop bien pour vous.
Le problème, quand deux personnes sont ensemble depuis un certain temps, c’est qu’elles finissent par se taper sur le système. Vous découvrez que votre partenaire a deux personnalités : d’un côté, la créature pathétique qui joue avec vous à vos petits jeux puérils, et de l’autre, l’homme fort et obstiné qui est beaucoup trop bien pour vous.