Une victime. J'étais faite. Victime à perpétuité. Il n'y aurait ni rémission, ni guérison. Si j'avais su... Rien ne nous prépare à devenir victime. Ça vous tombe dessus, ça vous étouffe. C'est un nouveau statut, comme une nouvelle peau. Certains apprennent à cacher cela dans leur poche, à le maintenir à l'intérieur, au fond de la gorge, dans les crevasses, les cassures de l'être. Impossible pour moi. J'étais une victime portative. «Bienvenue au club!» Ma carte de membre? Fixée sur mon visage. Ineffaçable.