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Discours

En célébration
du droit à la libre disposition
de soi et d'autrui
nous
peuples de la Terre
décidons de conquérir Mars
non pour la terraformer
mais pour martéformer la Terre
c'est-à-dire en faire
un dispositif technologique
de contrôle de surveillance et
de profit
de manière à
ce que la Terre devienne Mars
et que Mars
redevienne une re-Terre
grâce aux petits bacilles atmosphériques
que nous y aurons déposés
et que
de Terre à Mars et de Mars à Terre
le petit cycle de la destruction
ne s'interrompe pas
Ceci
dédié à
nos futurs collègues martiens
(ou terriens
je ne sais plus)

Ducon Lajoie
1er astronaute sur Mars.
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Seuil de pauvreté

Il n’y a pas d’indicateur
de seuil de pauvreté
morale
qui est l’autre accident de la vie
muet
et qui arrache
depuis ses plus profondes racines
la vie
le seuil que l’on calcule
c’est au vouloir des chiffres
enregistrés d’un sismographe
dont l’existence est déjà
une aliénation et un mensonge
le baromètre qui crée la dépression
et non le cycle qui nourrit l’équilibre
le taux que l’on oublie
s’identifie à ce qui reste
du sismographe détruit
parfois une gloire
et ici
sous le soleil froid
un désert sans nom
il n’y a pas d’indicateur
de seuil de pauvreté
amoureuse
fraternelle
filiale
parentale
culturelle
vicinale
anthropologique
zoologique
environnementale
sensible
langagière
il n’y en a pas
il n’y en aura pas
mais il y a
des machines à calcul légales
où se tapir s’enfouir
s’enterrer et disparaître.

("Seuil de pauvreté", dans Poèmes collapsologiques, p. 33)
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Happe-ning


Les premiers
tu les as croisés
à 5 heures du matin au
climax du sommeil paradoxal quand
chair et esprit
s’entretuent
et jouissent
et tu jouis en leur bouche c’est
là que
tu au plus éveillé
es dans la
souillure du cœur des
capitales et sous-territoires
sans énoncé les femmes les
gosses les gars et les
vieux
rayés de la vie au rythme des
portes des convois pour aller
toujours aller tu sais quoi
nettoyer les quais les
lieux publics privés les
chiottes les rues de l’insomnie
l’ordure bourgeoise des classes
moyennes et fières de se dire
moyennes incapables de
se cuire un œuf de
laisser une table propre de
tirer correctement la chasse
les mêmes abrutis moyens
et leur progéniture qui
à la première alarme de l’histoire
retournent leur veste défont leurs
culottes changent de discours comme
de chemise que
les prisonniers politiques du quotidien du
capitalisme n’ont pas
eux à qui
on a volé le corps ou auxquels
il faut un travail journalier
destructeur
pour se trouver un corps
que personne ne leur prête eux
dont la ressource est de voir
le soleil glacial si haut éclairer
les autres et jamais
leurs jambes leurs dos leurs bras
parce que le jour n’est pas pour eux le
classieux moyen répugne trépigne
à voir la rue la vie l’espace public
partagé il veut
de l’ordre et du classicisme et si
du désordre dont il est la cause
il y a
qu’on le chasse qu’on le casse qu’on le
fouette ou que cela retourne aux
souterrains aux zones à cet effet
et que le moyen de la classe moyenne reste
abstrait métaphysique disséminé dans la
conséquence historique dont
pas même un chrétien des premiers âges
ne nierait la réalité
quand la réalité s’étend désormais à
ceux-là mêmes moyens qui
sont frappés d’histoire en leur
progéniture leurs rues leur substance
alimentaire par
retour de déchet et
montée des périls en
cette heure de
l’infarctus subit
où le cœur la chair l’esprit la
sexualité
s’arrangent
pour le collapsus de l’âme morte-vivante
frère animal zéro politique à la gauche
du quorum démocratique
comme
tombent les chiffres qui te nient
et la parole avec les dents
et
tous tes visages d’enfant
tombent
entre le marche-pied et le quai
plus qu’à suivre le mouvement dis-tu
coulant rien de heurté à cet endroit
plus qu’à
retourner à l’accident dont
rien
pas même un langage
n’est issu et qui est
tout et ce rien-tout enfin
te happe sans douleur
sans douleur coulant
te happe.
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Tiens la mort
qui traverse la rue
à l’image des habitants
de ce bout de non-terre
elle est résignée
elle ne parvient plus à faire
mourir de sa belle mort
mais hoquetante
elle agit où elle peut
si jeune qu’elle peut
et aussi vieux quand c’est
pour faire sous-vivre
comme elle sous-vit elle-même
elle voudrait tant soit peu
qu’on la renverse ou la tue
la mort
mais pas plus qu’autrefois
dans le monde de la vie
elle ne presse son pas
ce sont les humains
moins vivants qu’elle
si peu performants
ces vaches
c’est
pas risible
hoquette-t-elle
ça y est
elle a fini
de traverser
la rue
la mort.
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Prisonnier politique
quand tes yeux déchiffraient
la haute colline ravagée
électrisée calcinée calcaire
tel un crâne aux orbites inégales
où te renverser
enfant injurié que fut le voyant
déséquilibré par la précoce
transcription dans l’espace c’est-à-dire
la mort sans autre
alors que
travaillaient pousses chairs et mots
quand tes yeux
parcouraient l’animal sacrifié
et qu’ils semblaient y lire
la fusion de tes os
futurs comme le futur qui
sanctionne vérifie et valide aujourd’hui
ce que l’enfant trahissait en lui
de désespoir honte et faim
de lâche humanité.
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Comme ce corps sur la plage
rouge
aux petites mains
et ce besoin de mère
dans l’abandon des membres
et les traits reposés
qui en ont bien voulu
non de la mer amère
au retournement dernier
de la pierre dite
coeur d’homme.
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Exploit


Avec quelques milliers de satellites
dont la fabrication a permis
l’augmentation
des gaz à effets de serre
l’humanité surveille
l’augmentation
des gaz à effets de serre.
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Théorie


De la néo-nature
l’archive pointe
la destruction
c’est-à-dire
le présent pur
l’oubli
c’est-à-dire
de nouveau
le substantif qualifié
folie
destruction pure.
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Ce n’est pas avec les mots qu’on décrit des choses, c’est avec l’ensemble
des choses hors des mots que les mots peuvent décrire les choses.
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Il faut arracher à la langue son bien, plus grand que la signification.
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