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Citation de Mimimelie


Le brillant essai de Thomas Dacosta Kaufmann sur les «Allégories d’Arcimboldo » démontre clairement l’importance du patronage de l’artiste et éclaire le sens de son imagerie. Kaufmann contredit les interprétations erronées développées au XVIe siècle par les contemporains d’Arcimboldo, telles que celle de Lomazzo suggérant que les Quatre Éléments s’inspiraient de « tableaux de tavernes », celle de Comanni voyant ses tableaux comme des scherzi (plaisanteries), et celle de Morigia les appelant bizzarie (bizarreries).

La découverte par Kaufmann de textes et de poèmes en latin dédiés à l’empereur Maximilien II par Giovanni Baptista Fonteo (Joannes Baptista Fonteius Primio) expliqua la signification de la représentation des Quatre Saisons et des Quatre Éléments pour Arcimboldo. Ils étaient en effet conçus pour célébrer la cour impériale des Habsbourg et ses souverains. Les personnifications étaient proposées comme des grilli, concepts intellectuels, destinés à magnifier le pouvoir bienveillant de l’empereur Habsbourg et faisaient allusion à la nature harmonieuse de son règne. Kaufmann défiait la vision traditionnelle des cycles des Quatre Saisons et des Quatre Éléments selon laquelle il s’agissait de plaisanteries personnelles, de curiosités humoristiques ou de moqueries à l’encontre de la cour impériale des Habsbourg. La discorde entre érudits tournait principalement autour des multiples interprétations du mot italien du XVIe siècle, grilli. Pour certains, grilli signifiait plaisanteries ou jeux de mots, pour les autres il signifiait concepts intellectuels.

Cette dernière interprétation s’accordait au style maniériste et à sa propension à composer une imagerie intégrant un symbolisme complexe et ambigu à l’intention de l’intelligenzia des humanistes et des artistes. Les manuscrits découverts par Kaufmann véhiculent une vision radicalement différente où l’objectif de l’imagerie était un concept intellectuel, associant personnification et célébration de la nature (saison et éléments). De plus, les documents clarifient la position d’Arcimboldo à la cour, où il n’était pas seulement peintre, mais l’inventeur d’arrangements musicaux, de jeux, de tournois, de spectacles et de costumes pour les parades et les diverses festivités. Les activités d’Arcimboldo faisaient de lui un personnage similaire à Léonard de Vinci dans son rôle artistique auprès du duc de Milan et de Giorgio Vasari, impresario auprès du duc de Florence.
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