Il n'existe pas de frustration plus intense que celle qui nous assaille au sortir d'un beau rêve. Dès que l'on entrouve les yeux, la réalité reprend le dessus. Elle nous arrache cruellement à notre rêverie. De cette dernière, on conserve quelquefois, au réveil, des souvenirs épars. On s' accroche alors à ces reliquats dans l'espoir de prolonger l'illusion un peu plus longtemps, mais à chaque clignement de paupière, le mirage s'éloigne. Une fois qu'il s'est complètement dissipé, il ne reste plus rien d'autre que ce corps physique qui nous pèse, et l'on regrette amèrement la légèreté vécue le temps d'un songe.