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Citation de Theoma


15 octobre 1879
... Sentir que je suis devenu un boulet ou une charge pour toi et pour les autres, que je ne suis bon à rien, que je serai bientôt à tes yeux comme un intrus et un oisif, de sorte qu'il vaudrait mieux que je n'existe pas : savoir que je devrai m'effacer de plus en plus devant les autres, - s'il en était ainsi et pas autrement, je serais la proie de la tristesse et la victime du désespoir.
Il m'est très pénible de supporter cette pensée, plus pénible encore de croire que je suis la cause de tant de discordes et de chagrins dans notre milieu et dans notre famille. Si cela était, je préférerais ne pas trop m'attarder en ce monde. Tout cela me décourage parfois excessivement, trop profondément, car il arrive qu'à la longue une autre idée germe en même temps en mon esprit : ce n'est peut-être qu'un rêve horrible et angoissant; peut-être verrons-nous plus clair et comprendrons-nous mieux par la suite. Ou bien, ce rêve est-il une réalité : est-ce que cela ira mieux, est-ce que cela ne s'aggravera pas ? Nombreux ceux qui trouveront sans doute que c'est de la superstition de croire encore à une amélioration. Il fait parfois si froid en hiver qu'on se dit : il fait trop froid, peu m'importe l'été, le mal l'emporte toujours sur le bien. Mais tôt ou tard, le gel rigoureux prend fin, avec ou sans notre approbation, et un beau matin, le vent surgit d'une autre direction : c'est le dégel. Quand je compare les variations du temps aux variations de notre état d'âme et de nos conditions de vie, je garde un peu d'espoir : cela finira peut-être mieux que nous le pensons.
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