Vidéo de Virginie Descoutures
en absence de la fameuse "différence des sexes’‘ – ce qui ne veut pas dire forcément en l’absence de domination masculine ; étudier l’homosexualité dans une autre perspective que celle des pratiques sexuelles et de la santé qui tend à identifier la population homosexuelle comme d’abord, et avant tout, »sexuelle » ; accéder enfin à la norme dominante, l’hétéronormativité, du point de vue de ce qui est son revers, son dehors constitutif, éclairant, ainsi, dans un même geste, la matérialité d’un statut stigmatisé et les contradictions et incohérences occultées par évidence de la maternité comme norme.
Pour se faire une place dans leurs disciplines académiques, les études féministes et, plus généralement, les recherches sur les femmes, les rôles de sexe, les identités sexuelles, les rapports sociaux de sexe ou le genre ont toujours dû se positionner par rapport aux discours scientifiques dominants, et faire rupture avec des sciences sociales que l’on pourrait qualifier de « normâles » (ou « malestream ») et qui pensent au masculin sans en avoir conscience ; sans en avoir conscience et en imprégnant à des résultats ou des théories censés être « objectifs » une « neutralité » de fait marquée par son aveuglement aux inégalités entre les hommes et les femmes et, plus profondément encore, à la domination des secondes par les premiers
Cette ambivalence à se positionner au sein de la famille est liée à deux principaux facteurs qui s’imbriquent l’un dans l’autre. D’une part, les mères non statutaires siègent à une place qui, n’étant ni définie socialement ni reconnue officiellement, est perçue comme non acquise, ce qui a pour corollaire d’accroître leur sentiment d’illégitimité vis-à-vis de l’enfant dont elles sont pourtant "à l’origine’‘ ; d’autre part, confrontées socialement au modèle dominant de "la famille’‘, elles n’ont pour décrire leur place que la référence à des rôles parentaux sexués ne correspondant pas à leur propre situation. Il est ainsi fait référence tantôt au rôle de la mère tantôt à celui du père.
réunir ensemble ce que le sens commun et les normes sociales séparent : l’homosexualité, perçue socialement comme une transgression de l’ordre du genre, et la maternité, un des plus importants piliers de cet ordre et de la hiérarchie des sexes et des sexualités dont elle devient le support
Les justifications en terme de disponibilité permettent donc, face à l’enquêtrice, de tenir le discours de l’égalité. Pour autant, quand on objective la répartition horaire des tâches, on constate une inégalité, qui reflète une inégalité de statut social et de revenus.
Qu’apporte la question du genre à la relecture d’une œuvre ? Peut-on, par exemple, déceler dans l’œuvre un « sous-texte » sexué ou genré, un impensé genré, des présupposés, explicitent ou non, de la division sexuelle, un langage sexué/genré ?
D’un coté, les origines »biologiques » de l’enfant ne font pas nécessairement le parent quand, de l’autre, »l’origine sexué’‘ désigne les parents, ce qui en retour fait tenir la »fiction biologique’‘ de la filiation tout en la relativisant.
la difficulté de vivre au quotidien sans »être reconnue’‘ comme parent suscite un sentiment d’injustice qui révèle que la reconnaissance juridique du coparent est un élément important de l’identité parentale statutaire des individus.
les rapports hommes-femmes sont d’abord des rapports politiques qui gèrent l’organisation des sociétés comme le font d’autres rapports de pouvoir
nous avons choisi un ensemble d’auteurs reconnus et enseignés dans les cursus de sciences sociales, et proposé à des spécialistes de ces auteurs de les questionner selon une grille commune afin de mettre à la portée d’un public d’étudiant-e-s et d’enseignant-e-s, voire un public plus large, un examen critique des œuvres sous l’angle de la question du genre