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Citation de sherryyanne


HOMMAGE AUX TERRES DE MES AÏEUX

Mon nom n’a pas cette particule fière
Mais je puise ma noblesse dans cette terre,
La mienne, qui fut aussi celle de mes aïeux
Poussant leurs charrues, en bénissant les cieux.

Une vie de servitude dans les sillons,
D’un sol ingrat, emporté par le tourbillon
Des saisons, dès le printemps de leur naissance
Jusqu’à l’hiver qui referma l’espérance.

L’histoire familiale, d’avant la révolution
Se perpétua après la restauration.
Ces gens de la terre, laboureurs courageux
Firent couler leur sueur, faute de sang bleu.

Le temps s’est enfui et les siècles ont passé.
Mes ancêtres sont depuis longtemps, trépassés.
Ils reposent au cimetière, en face
Laissant dans ces terres, un peu de leurs traces.

Parfois à travers une vieille photographie,
Ou en me plongeant dans ma généalogie,
J’imagine des instantanés de leur vie,
Surgis du fond de mes pensées, sans préavis.

Derrière les volets de l’imagination,
Je pars dans le passé avec fascination.
L’éphéméride de mon compte à rebours
M’emporte dans l’inattendu qui joue des tours.

«Les maisons bâties sans parpaing, mais à la chaux,
Au bord des chemins, guettent le bruit des sabots,
Et celui des bœufs qui reviennent du labour,
Guidés par le paysan, marchant d’un pas lourd.

Le repas partagé autour de la table,
L’aïeul assis près du feu sourit d’un air affable.
Un univers sobre, une vie très rude,
Des hommes bourrus et des femmes très prudes.»

Pas de champs de cannes à sucre, mais du blé,
Des étendues de vertes prairies et de prés,
Les parcelles, par les ans, furent morcelées,
Chaque succession a un jour, leur sort, scellé.

Le soleil s’est levé sur ces générations
Qui ont choyé d’un labeur de compréhension,
Ces sols pentus, s’abreuvant aux larmes de pluie,
Et qui réclamaient un entretien infini.

Aucune étude ne pourra démontrer
Ce sentiment intérieur qu’on ne peut montrer,
Cet attachement aux racines de la terre,
Ce trouble qui fait vibrer mon cœur sincère.

Enfant; l’été me dessinait petit pâtre,
Non pas un de ces bergers au corps d’albâtre,
Mais j’aimais accompagner mes chers grands-parents
Qui faisaient paître leurs brebis dans ces champs.

La poussière a recouvert mes souvenirs,
Mais ce jour, je prends ma plume dans un soupir,
Pour faire ressortir de leurs sépulcres gris,
Ces terres, dont mon cœur porte les armoiries.
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