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Citations de Viviane Barnet-Brosse (22)


GÉNÉALOGISTES, DÉTECTIVES DU PASSÉ

Ils marchaient tous les deux, inspectant les tombes.
Ils décryptaient des noms effacés par le temps,
Inscrits pour l’éternité, en couleur sombre
Qu’ils relevaient dans leurs carnets en même temps.

Soudainement le cimetière prenait vie,
Le moindre tombeau racontait son histoire.
Les sceptres surgis du passé sans préavis
Ouvraient la porte figée de la mémoire.

Les caveaux en marbre narguaient de leurs lettres d’or
Les petites tombes aux croix de fer rouillées.
Ces dernières demeures, de prime abord,
Paraissaient être abandonnées et souillées.

Les disparus reposaient sous cette terre.
Depuis combien de temps ? Personne ne savait.
La modestie du lieu contait la misère
Vécue par ceux-là même qui dormaient en paix.

Plus loin, adossés contre les murs d’enceinte,
S’élevaient vers le ciel, les pierres tombales
Ornant les riches caveaux d’antan, sans feinte.
Leur fronton immortalisait le nom tribal.

L’atmosphère calme n’était pas accablée.
Dans le silence pesant, résonnait un son,
Celui du murmure feutré des macchabées,
Suggérant l’histoire de leur vie, sans façon.

Les visiteurs continuaient leur prospection.
Certains des indices relevés en ces lieux
Les submergeaient d’une intense émotion.
Connaître leurs racines était si précieux !

La sérénité du jardin des souvenirs
N’attristait pas les détectives du passé.
Conjuguant le temps présent avec l’avenir,
Ils immortalisaient leurs aïeux trépassés.
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LES IMPLEXES EN GÉNÉALOGIE

Dans les différents groupes de généalogie sur Facebook, notamment concernant les utilisateurs de Geneanet, site de généalogie français dont je suis membre depuis 2004, je lis souvent des réflexions du genre :

« j’ai dû me tromper quelque part, car il y a un truc que je ne comprends pas mais des ancêtres du côté de mon père, le sont aussi du côté de ma mère. Qu’est-ce que je dois faire pour rectifier cette erreur ? »

Et, non, il n’y a pas d’erreur, c’est tout simplement ce qu’on appelle un implexe.

Qu’est-ce qu’un implexe en généalogie ?

Un implexe est un individu qui apparaît plusieurs fois dans l’arbre généalogique.

En effet, par le jeu des mariages consanguins, à des degrés plus ou moins lointains, il arrive fréquemment d’avoir des ancêtres identiques sur plusieurs branches.

Les mariages étaient souvent arrangés dans un souci de préserver des alliances patrimoniales, dans l’intérêt des familles des deux futurs époux.

Sous l’ancien régime de la monarchie, les unions étaient uniquement des bénédictions religieuses et les fiancés devaient fournir une dispense de consanguinité signée par le curé de leur paroisse, attestant le degré de cousinage. Tout mariage au-delà du 4ème degré ne nécessitait pas de dispense de l’évêché, mais pour les unions de 2ème degré (cousins germains (cousins au 1er degré) avec mêmes aïeux ou grands-parents), 3ème degré (cousins au 2ème degré avec mêmes bisaïeux ou arrière-grands-parents) et 4ème degré (cousins au 3ème degré avec mêmes trisaïeux ou arrière-arrière-grands-parents), il était obligatoire d’obtenir une dispense de l’évêque du diocèse du ressort de la paroisse concernée, autorisant la célébration des noces, et pour les unions entre cousins germains, c’était même une dispense papale qui était de rigueur.

Pendant la période dite de la révolution française, l’état-civil fut créé(1792) ainsi que le principe des communes remplaçant les paroisses reléguées à la dimension religieuse.

De plus, autrefois les gens se déplaçaient moins qu’actuellement, et pour peu, que ceux-ci vivaient à la campagne, et même en tenant compte des quatre degrés de consanguinité, (équivalant à 80 ans ou 100 ans, selon qu’on estime qu’une génération se calcule sur 20 ans ou sur 25 ans), les générations suivantes oubliaient vite une filiation commune, remontant à pratiquement un siècle plus tôt, et s’épousaient sans se poser de questions.

(...)
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GÉNÉALOGIE MANIA

La généalogie dévore mes envies.
Le passé me saute aux yeux, sans préavis.
L’histoire se lit entre les lignes noircies,
Un parfum désuet aux arômes rancis.

Je devine des tragédies en quelques mots.
Certaines fêtaient Pâques avant les rameaux,
Leurs rejetons légitimés par mariage.
L’union arrangée cachait tout dérapage.

Les coutumes varient selon l’origine,
Des gens de la terre aux castes rupines,
En passant par les ouvriers en galère.
L’exode est baromètre de misère.

Les vieilles archives révèlent des trésors,
Où je puise tant de renseignements en or.
Dates et lieux de naissance et filiations,
Mariages, décès, dans la marge en mention.

L’ouvrier ne passait contrat devant notaire
Mais pour le paysan, c’était salutaire.
L’état civil apporte cette précision,
Constatée de fait sur plusieurs générations.

Mes yeux brûlent en déchiffrant les vieux actes.
Ames aïeux, je me sens liée par un pacte.
Mes racines ont poussé dans cette terre
Qui a nourrit la nation toute entière.
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RÉVEIL CAMPAGNARD

L’amertume du café la fait grimacer.
Madame peine à ouvrir les yeux, agacée.
La tartine beurrée est très vite engloutie,
Son chien, ayant lui aussi, un fort bon appétit.

Le soleil brille sur la campagne verdie.
Les oiseaux chantent dans le ciel, leur mélodie.
Poules et coq guettent l’instant de liberté,
Celui où s’ouvre la porte du poulailler.

Deux tourterelles posées sur la clôture,
Attendent patiemment que les lieux soient plus sûrs,
Pour chiper les grains de blé, jetés sur le sol.
La volaille n’apprécie pas ce maigre vol.

Le chien s’étend sur la terrasse, enchanté
De ce privilège, chaque jour, répété.
Les deux chats, téméraires, mais loin d’être sots,
De leur gamelle, plus tard, viendront à l’assaut.

Sur la branche d’un arbre, la chouette chevêche,
D’un mulot ou d’une souris, part à la pêche.
La nature rayonnante est dans l’éveil.
Madame boit son café, n’ayant plus sommeil.
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HOMMAGE AUX TERRES DE MES AÏEUX

Mon nom n’a pas cette particule fière
Mais je puise ma noblesse dans cette terre,
La mienne, qui fut aussi celle de mes aïeux
Poussant leurs charrues, en bénissant les cieux.

Une vie de servitude dans les sillons,
D’un sol ingrat, emporté par le tourbillon
Des saisons, dès le printemps de leur naissance
Jusqu’à l’hiver qui referma l’espérance.

L’histoire familiale, d’avant la révolution
Se perpétua après la restauration.
Ces gens de la terre, laboureurs courageux
Firent couler leur sueur, faute de sang bleu.

Le temps s’est enfui et les siècles ont passé.
Mes ancêtres sont depuis longtemps, trépassés.
Ils reposent au cimetière, en face
Laissant dans ces terres, un peu de leurs traces.

Parfois à travers une vieille photographie,
Ou en me plongeant dans ma généalogie,
J’imagine des instantanés de leur vie,
Surgis du fond de mes pensées, sans préavis.

Derrière les volets de l’imagination,
Je pars dans le passé avec fascination.
L’éphéméride de mon compte à rebours
M’emporte dans l’inattendu qui joue des tours.

«Les maisons bâties sans parpaing, mais à la chaux,
Au bord des chemins, guettent le bruit des sabots,
Et celui des bœufs qui reviennent du labour,
Guidés par le paysan, marchant d’un pas lourd.

Le repas partagé autour de la table,
L’aïeul assis près du feu sourit d’un air affable.
Un univers sobre, une vie très rude,
Des hommes bourrus et des femmes très prudes.»

Pas de champs de cannes à sucre, mais du blé,
Des étendues de vertes prairies et de prés,
Les parcelles, par les ans, furent morcelées,
Chaque succession a un jour, leur sort, scellé.

Le soleil s’est levé sur ces générations
Qui ont choyé d’un labeur de compréhension,
Ces sols pentus, s’abreuvant aux larmes de pluie,
Et qui réclamaient un entretien infini.

Aucune étude ne pourra démontrer
Ce sentiment intérieur qu’on ne peut montrer,
Cet attachement aux racines de la terre,
Ce trouble qui fait vibrer mon cœur sincère.

Enfant; l’été me dessinait petit pâtre,
Non pas un de ces bergers au corps d’albâtre,
Mais j’aimais accompagner mes chers grands-parents
Qui faisaient paître leurs brebis dans ces champs.

La poussière a recouvert mes souvenirs,
Mais ce jour, je prends ma plume dans un soupir,
Pour faire ressortir de leurs sépulcres gris,
Ces terres, dont mon cœur porte les armoiries.
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SCUPTURE DE MOTS

Chaque matin, dans la douceur de la plume,
Je chasse de mon âme, tant d’amertume,
Recouvrant les fantômes de mes rêves gris
Du doux manteau de velours qu’est la poésie.

Je sculpte des mots et je leur donne la vie.
Ils sont cachés dans les méandres de l’esprit.
Je les extirpe du néant de leur suaire.
Ils sortent de mon cœur par son estuaire.

Je les revêts des habits de soie de l’amour,
Que je couds avec un fil pour durer toujours.
L’émotion cachée sous un voile de pudeur,
S’offre nue, dans une fragilité sans peur.

Je les enferme dans un écrin de papier,
Couchés dans le satin des pages d’un cahier,
Afin de préserver à jamais leur beauté.
Je leur ouvre les portes de l’éternité.
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LA MORT DU VIEUX POÈTE

Il est mort le vieux poète,
Devant son poêle, sa tête,
Couchée sur un cahier de mots.
Il est mort, tout seul, dans ses maux.

Il est mort dans la misère,
Il n'en faisait pas mystère.
Il avalait du Verlaine,
Car rien dans le bas de laine.

Il ne buvait qu'un verre d'eau,
Et des vers entiers de Rimbaud,
Car vide était son frigo,
Mais son cœur était rempli d'Hugo.

Il est mort le vieux poète,
Seul comme une pauvre bête.
Mets à ton bras le crêpe noir,
Pour lui dire adieu ce soir.
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PROLOGUE

Le 21ème siècle s’est ouvert sur un monde qui aurait pu être une avancée pour l’humanité. Malheureusement les conflits religieux ont entaché les premières années de ce nouveau millénaire. Différents attentats commis au nom d’une idéologie religieuse fascisante, celle de l’islamisme, ont meurtri l’Orient et l’Occident, réduisant la paix entre les peuples à une peau de chagrin qui diminue de jour en jour. La délinquance fait la loi dans les Cités, le mot « cités » étant ici employé au sens de « villes » et non pas de « banlieues ». Les valeurs d’antan ont été anéanties au profit de nouveaux concepts où le profit, l’égoïsme, l’individualisme, l’insécurité sont les mots clefs de cette nouvelle ère.
Viviane a la soixantaine entamée. Elle est retraitée, après avoir vécu de longues années d’investissement familial et professionnel. Passionnée d’histoire, aussi bien locale et familiale que nationale ou internationale, elle consacre une partie de son temps, à la recherche de ses origines, au travers d’ancêtres, principalement issus du monde agricole. Autrefois la paysannerie constituait la plus grande partie de l’économie française et de l’emploi, notamment avant l’essor de l’ère industrielle qui a vu des milliers de personnes quitter leur campagne pour travailler et vivre dans les villes. Jean Ferrat l’a très bien décrit dans sa chanson « La Montagne ». Beaucoup de gens font l’amalgame entre les diverses définitions des professions agricoles de nos aïeux mais les paysans avaient eux-aussi une sorte de hiérarchie sociale. Lorsqu’ils étaient propriétaires de leurs terres, on les nommait des laboureurs, lorsqu’ils louaient les terres à cultiver à un propriétaire foncier, ils étaient des métayers et lorsqu’ils louaient leurs bras pour travailler à la tâche, dans les fermes, ils étaient des journaliers. Plus tard l’appellation cultivateur est apparue, regroupant tous ceux qui travaillaient la terre, que ceux-ci soient propriétaires ou locataires de celle-ci.
En essayant de deviner le quotidien de ses nombreux ancêtres, elle pense souvent qu’elle aimerait bien emprunter la machine à remonter le temps d’HG Wells, pour partir à la rencontre de ses ascendants et vivre avec eux, les grands évènements historiques, selon l’époque où ces derniers vivaient.
Lors de ses balades dans la forêt, qu’elle affectionne, elle se prend à rêver que l’impossible pourrait devenir possible.
Comme d’habitude, en ce jour lumineux, elle marche au milieu d’arbres centenaires, lorsqu’elle a l’impression d’apercevoir une « bizarrerie » sur le tronc du grand chêne, sans doute millénaire, trônant au milieu d’autres arbres majestueux. Curieuse, elle s’approche pour observer de plus près, ce qu’il en est.
- Mince, se dit-elle, on croirait voir un visage humain. Comme c’est étrange !
Intriguée, elle passe sa main sur toute la surface de l’écorce, en un geste doux et caressant.
Sous la friction apaisante, l’arbre semble prendre vie, une forme en émerge, tél un ectoplasme.
Viviane ne peut s’empêcher de ressentir un frisson glacial. La créature semble surgir du néant. Une voix caverneuse, venue d’outre-tombe, se fait soudainement entendre.

(...)
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NOSTALGIE SUR LE TEMPS QUI PASSE

Nostalgie sur le temps qui passe trop vite !
On croit qu'avoir 20 ans dure éternellement mais voilà que le palier des 30 ans est atteint, sans même avoir ressenti qu'on grimpait sur l'échelle raide du temps.
La vie est belle et la jeunesse irradie notre être, mais voilà que les 40 ans apparaissent sur le grand escalier du temps.
En bon optimiste, on se dit qu'on a encore du temps devant soi et sans même sans rendre compte, nous voilà avec 50 ans au compteur, un demi-siècle.
Mazette !
Oh temps suspends ton vol, tu vas trop vite tout d'un coup et on n'a plus l'énergie pour suivre.
Malgré tout, bon an, mal an, on franchit le cap des 60 ans, l'âge de la retraite sonne et on commence à se dire que la roue a tourné bien vite.
On se rapproche de plus en plus du terminus,.
Hélas !
Le temps poursuit sa route sans entendre nos doléances, et comme on n'a pas le choix, on s'accroche dans cette course où la fin n'amuse personne.
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LA JOIE

Notre société actuelle a dénaturé le sens du mot « Joie ».
Nos aïeux n'avaient rien et pourtant tout était l'occasion de partager une veillée avec ses voisins, de fêter un mariage, de partager un repas pendant les saisons des foins, des moissons, des vendanges.
Actuellement les peuples des pays dits « sous-développés » savent encore être heureux.
Notre société occidentale moderne a tout et pourtant les gens ne sont jamais contents de rien. Ils aspirent à toujours plus de richesse, toujours plus de reconnaissance ou de notoriété, toujours plus de pouvoir mais ils ont oublié les valeurs essentielles de la vie que sont l'amour, le partage, la compassion, et la joie toute banale que l'on peut trouver dans chaque instant du quotidien (le soleil qui brille, la nature qui s'éveille, la fidélité d'un animal, le regard innocent d'un enfant, etc.).
Finalement, nous avons tout pour être heureux mais personne ne l’est vraiment.
Il ne faut pas oublier que la mort est le pendant de la vie donc autant savoir apprécier chaque minute du temps relativement court qui nous est donné avant de partir pour le territoire inconnu dont nous ne connaissons rien car personne n’est revenu pour nous le décrire.
Carpe Diem !
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Elisa

Au temps présent

Elisa sort du cimetière, le cœur lourd, la démarche pesante, incertaine, comme si son corps ne pouvait plus la porter.
Elle ne peut s’empêcher de penser que tout est fini et que toutes ces années de combat n’ont servi à rien.
Il repose désormais ici, dans un caveau froid.
Son fils ne rentrera pas avec elle.
Nathan est mort, mort et enterré.
Certains vont lui dire que la vie continue mais qu’en sera-t-il de sa vie désormais ?
Comment continuer à vivre, en étant amputée d’une partie d’elle-même, de la chair de sa chair ?
Et pourtant, cet enfant qu’elle a porté à bout de bras, pendant trente ans n’a été que soucis pour elle, une bombe à retardement, destructrice de sa santé mentale et physique.
Elle est enfermée dans sa douleur.

- « Maman, attends-moi, je vais chercher la voiture ».
Elle se retourne et sourit douloureusement, en apercevant son fils survivant, Landry, jumeau de Nathan.
Le pauvre est lui-même effondré, mais il essaie de garder bonne contenance, pour ne pas alarmer sa mère.
Il a lui-aussi soutenu son frère depuis qu’ils étaient tout petits.
Tous deux s’éloignent de ce lieu, où le silence se referme sur les morts, l’oubli protecteur veillant à jamais sur le sommeil des défunts.
Nathan ne souffrira plus.
Nathan ne boira plus.
Nathan dort dans le caveau familial, sous la protection de ceux l’ayant précédé dans ce voyage, le dernier que tout vivant ne peut rater.
L’endroit est paisible, presque reposant.
Silencieuse, ombre discrète, elle attend impassible, devant l’entrée du cimetière.

(....)
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LUCILE

Lucile sursaute, le souffle court et le regard désemparé, avant de réaliser qu’elle est dans son lit et qu’elle émerge d’un rêve étrange, ou pour le moins bizarre, tellement son cerveau est encore imprégné par la vision d’images précises.

Elle n’est pourtant pas du genre, à se laisser impressionner par quoi que ce soit.

Rationnelle, pragmatique, les pieds sur terre et l’esprit analytique toujours en éveil, elle fait partie de ces personnes qui ne se laissent pas « embobiner » par tous les appâts séducteurs (et séduisants) que la vie moderne propose, quotidiennement, à travers les différents médias devenus indispensable à l’individu du 21ème siècle (internet, réseaux sociaux, télévision etc.).

Ce n’est plus une perdrix de l’année et les épreuves de la vie se sont chargées de l’endurcir en lui ouvrant les yeux sur le comportement de ses congénères. Elle n’est pas vraiment misanthrope mais elle a perdu confiance dans le genre humain.

Pour ceux qui la croisent au hasard d’une rencontre, elle est une sexagénaire ordinaire, un physique moyen, une corpulence normale malgré un peu d’embonpoint, des cheveux gris argentés, un regard observateur et lucide, toujours bienveillant pour autrui, malgré sa méfiance instinctive, acquise au fil des ans, par l’expérience de la vie emportant la jeunesse insouciante, contre l’obole de la sagesse, afin de permettre à chacun de supporter la vieillesse qui s’installe inexorablement.

Lucile émerge enfin de son introspection matinale et repense au songe étrange qu’elle ressent encore, comme une aventure vécue réellement.

Comme la plupart des gens, elle ne se souvient jamais de ses rêves, au petit matin, mais celui-ci est différent et un certain malaise l’envahit peu à peu.

- « Allons, il faut que je me secoue et que je me lève. Tout cela n’a aucun sens », se dit-elle intérieurement, agacée par cette sensation qui ne la quitte plus, depuis son réveil brutal.

Dans son esprit, défile un diaporama d’images très nettes, qui la perturbent fortement.

Aurait-elle fait un voyage astral, se demande t’elle, car l’impression ressentie, ne ressemble en rien aux rêves habituels, ou bien serait-ce le souvenir d’une vie précédente ?

(....à suivre.....)
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UTOPIE NOCTURNE

C'est un rêve fou, voir enfin la guêpière,
Etouffer de ses dentelles, la rapière,
Faire un vœu, derrière un miroir sans tain,
Dessiner la paix de la pointe d'un fusain,

Recouvrir le monde, d'un beau drap de velours,
Pour abriter l'éclosion des fruits de l'amour,
Rêver de clouer au pilori, la guerre,
Condamnée pour frénésie meurtrière,

Entraîner dans la farandole, tout humain
Qui s'abandonne et offre sa main.
Chanter à l’unisson, la même fredaine
Dont la mélodie fait fuir la triste haine.

Chacun dans son coin, rêve de cet idéal.
Aucun n'ose affronter le démon du mal,
Qui se nourrit du sacrifice de la vie,
Que l'on fait brûler sur le bûcher des envies.

Il est temps de s'éveiller, le jour se lève.
Le songe s'efface car la nuit s'achève.
J'entrouvre la porte de ma réalité
Le réveil sonne, le monde n'a pas changé.
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ESTIVES FESTIVES

Il était jeune et beau, un corps d’albâtre,
Mais il était pauvre, il n’était que pâtre.
Il partait en montagne, garder ses brebis.
Seul dans l’immensité, il posait ses habits.

En lui, rien n’était mal, son esprit était pur,
Il aimait cet accord avec la nature.
Un jour, une bergère, par là, s’égara,
Et la beauté d’Adonis, ici, la figea.

Elle en parla aux filles du village,
Lesquelles, l’innocence sur leur visage,
Vinrent à leur tour, se cacher dans les buissons,
Pour admirer la nudité du beau garçon.

Dans les chaumières, bientôt, on s’interrogea.
Dans les rues, on ne voyait plus que chiens et chats.
Les villageois suivirent les demoiselles,
Et découvrirent le secret des oiselles.

Furieux, ils prirent leurs fourches et leurs bâtons,
Et du pauvre berger, ils firent un chapon.
Depuis cette époque, les filles sages
N’osent plus regarder que le paysage.
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Viviane Barnet-Brosse
Vivre sans périr ?
Naître, c'est déjà mourir.
De tous, l'avenir !
Recueil de poésies Les mots jouent des pieds
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Viviane Barnet-Brosse
Les mots de la vie m'échappent,
Les maux de la vie m'écharpent,
Le temps, jaloux, me happe.
Recueil de poésies Les mots jouent des pieds
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PHÉNIX DE L'OBSCURANTISME

Le monde se couvre d'une couverture,
Qui calfeutre toute forme d'ouverture.
Les esprits se voilent d'un tissu de vertu,
Sûrs de détenir la vérité absolue.

Partout, on bâillonne les mots de liberté
Car ils ne sont plus bienvenus dans la Cité.
Des frontières d'Occident à celles d'Orient,
« penser » expose à l'infamie du carcan.

« Vingt et unième siècle » sera religieux
Ou ne sera point, disait Malraux, sous les cieux.
Hélas ce siècle l'est devenu beaucoup trop.
A cause de cela, des gens vont au tombeau.

Dans le pays des lettres et des lumières,
Surgissent les fanatiques des prières,
Mais leur cœur est assombri par tous les démons,
Qui règnent, victorieux, suppôts du dieu Mammon.

L'hypocrisie de tous ces charlatans maudits
Clouent la raison et le bon sens au pilori.
Ils veulent imposer la pensée unique,
Alors que leur mode de vie est inique.

A ces idées reçues, il faut tordre le cou.
Je me refuse à plier mes deux genoux
Pour clamer victoire à l'intolérance.
Les droits de l'homme sont les fils de la France.
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DANS L'ÉTUDE DU NOTAIRE

Derrière les murs du bureau du notaire,
On y trouve tous les secrets de la terre.
On est bien souvent surpris de la misère,
Que l'être humain révèle de cette manière.

L'étude ressemble à un confessionnal,
Qui gère les actes de la vie, non sans mal.
On y voit défiler des gens de tous âges,
Du chagrin du deuil à la joie du mariage.

On y croise des veufs, qui sur le corps tout chaud
De l'époux disparu, réclame le magot,
Et il faut séparer deux époux féroces,
Venus ici parachever leur divorce.

Souvent les gens sont fidèles à leur notaire,
Et ils écoutent ses conseils salutaires.
Les portes se referment sur tous les secrets,
Que l'on confie à l'interlocuteur discret.

Chez le notaire, on y vient et on s'en va,
Car en bref, tout n'est que rédaction de contrat,
Contrat de vente ou contrat de mariage,
Attestation de décès ou bien partage.

L'étude se referme sur vos histoires
Et sans bruit dans la discrétion de ses couloirs,
Elle va pour vous, trouver la bonne solution,
Pour que l'affaire trouve sa résolution.
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Lors de son mariage avec Marguerite de Valois (La Reine Margot) le futur Henri IV n’était encore que Henri III, roi de Navarre.

SAINT BARTHÉLÉMY TRAGIQUE

« Tu ne tueras point » ! Parole de l’Éternel !
Comment expliquer les guerres de religion ?
A Dieu, l’humanité ne resta fidèle,
Prônant la mort en étendard de ses légions.

Les soldats daechiens, fanatiques en Syrie,
Révulsent la société du pragmatisme.
Pourtant il fut un temps où la pire infamie
Divisa la doctrine chrétienne en schisme.

Mil cinq cent soixante-douze, vingt-quatre août,
L’affreux massacre de la Saint Barthélémy,
Ensanglanta les rues de Paris, de crimes fous.
Ce jour-là ouvrit la porte à la barbarie.

Car l’atrocité ne dura pas qu’une nuit,
Et s’étendit à plusieurs régions de France.
Vers le ciel, s’élevèrent les cris d’agonie
Des victimes, assassinées, sans méfiance.

Pour unir les royaumes France et Navarre,
La maison Bourbon offrit son fils aux Valois.
Le jeune Henri Trois, Chef de la Navarre,
Epousa le dix-huit août, Margot, sœur du roi.

Le Clan des Guise ligueurs, et les parisiens
Sont fervents papistes et anti huguenots.
La stratégie royale, pour créer des liens,
Honnie par eux, est bonne pour les goguenots.

Henri, Duc de Guise, « Celui qui fut plus grand,
Mort que vivant », est un chef ligueur enragé,
Haïssant Gaspard de Coligny, protestant,
Depuis le meurtre de François le Balafré.

Le vingt-deux août, contre l’Amiral Coligny,
Fut perpétré un attentat des plus odieux.
Les « parpaillots », indignés par la vilenie,
Réclament vengeance en criant vers les cieux.

Le vingt-trois août, se tint « conseil étroit »,
Pour acter « justice extraordinaire »,
Eliminer les chefs protestants aux abois.
En secret, la cour arma ses mercenaires.

Puis dans la nuit du vingt-trois au vingt-quatre août,
Les portes de la ville furent refermées,
Les bourgeois armés pour prévenir tous remous.
Le piège infernal, mis en place, était prêt.

Le commando fut mené rue de Béthisy,
Au logis du pauvre Amiral de Coligny,
Lequel fut extirpé violemment de son lit,
Achevé, défenestré ! quelle ignominie !

Le carnage continua jusqu’au matin.
Tous ceux connus, comme étant de la « fausse » foi,
Sans procès, subirent une terrible fin.
On justifia ces crimes au nom de la Croix.

Le vingt-quatre août, cimetière des innocents,
Une aubépine a fleuri. C’est un miracle !
Cette floraison, au matin évanescent,
Pour le peuple, parait-être un oracle.

L’abomination de la Saint Barthélémy
Marquera sa flétrissure au fer rougi,
Apposant sur ce règne, le sceau d’infamie.
L’histoire retiendra l’horreur de la tragédie.
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Guerre de religion entre catholiques et protestants au 16ème siècle

SARAH ET ALBERIC

Sarah est amoureuse du bel Albéric.
Il est beau, il est doux, c’est son prince charmant.
Son seul défaut serait d’être catholique.
Sa famille ne voudra d’un non protestant.

Albéric est chevalier de sa Majesté,
Roi sacré par la fille aînée de l’Eglise.
Ce mariage sera par les siens, contesté.
L’inter-confessionnalité n’est de mise.

En ce beau jour d’août, sont célébrées les noces
De la sœur du roi et d’un fils de Navarre.
Un événement dans ce siècle féroce
Où l’hérésie conduit au bûcher barbare.

Les deux tourtereaux prient, chacun de son côté,
Pour que l’union princière soit le symbole
De la tolérance entre communautés.
L’amour est la clef de toutes paraboles.

Dehors la foule des badauds est en liesse,
Les cloches sonnent dans le royaume du lys.
La famille royale sort de la messe.
De la couronne de France, Henri devient un des fils.

Ce dix-huit août fête l’union de la raison.
Ce bel espoir ne tiendra pas ses promesses.
Le vingt-quatre août, dans le sang de la trahison,
Le lys trempera son sceptre, sans sagesse.

Le massacre noir de la Saint Barthélemy
A vu s’entretuer les enfants de France.
Les survivants émigrent loin de l’ennemi,
En emportant savoir-faire et finances.

Sarah éplorée, suivit les siens en exil.
Elle ne revit jamais son tendre amour.
Elle dépérit, sa vie ne tint qu’à un fil.
Quand Albéric mourut, ce fut aussi son tour.
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