AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Sa nomination au commissariat n°134 n’avait toujours pas débarrassé Sergueï de son habitude de se vêtir avec soin, en civil, de se raser de près et d’embaumer une agréable eau de Cologne. Car même exilé dans ce trou, il espérait ne pas se déconsidérer et, tôt ou tard, atteindre le but principal de son existence, à savoir devenir d’abord ministre de l’Intérieur, puis président. Bien évidemment, pour que sa carrière prenne la trajectoire ascendante voulue, Sergueï aurait pu tout simplement se faire muter au commissariat de Bendery – projet pour lequel des parents plutôt influents l’auraient aidé. La ville transnistrienne de Bendery ne reconnaissait pas la police moldave, mais après le cessez-le-feu, les représentants des forces de l’ordre n’en furent pas expulsés pour autant, si bien que servir dans un commissariat local pendant une année ou deux vous garantissait un avancement et une réputation de héros. À cette époque cependant, Petrescu était à l’évidence toujours influencé par certaines pages de Rue de la sardine, de Steinbeck (son écrivain préféré) : le jeune lieutenant pensait qu’il serait en mesure d’introduire des améliorations dans l’univers de ce quartier, qu’il saurait démontrer à ces alcooliques nécessiteux et misérables qu’un homme en uniforme pouvait être un protecteur et pas seulement un ennemi. Mais à présent, il était clair que l’atmosphère ne se prêtait plus à un tel optimisme.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}