En ce temps-là, se dressaient encore dans toute enfance quelques tantes qui ne quittaient plus la maison, qui étaient toujours en train de nous attendre lorsque nous allions leur rendre visite avec ma mère, qui nous accueillaient toujours depuis la même bergère, portant la même coiffe noire et la même robe de soie, devant la même fenêtre en encorbellement. Comme des fées qui exercent leur pouvoir sur toute une vallée sans y être jamais descendues, elle commandaient à des enfilades entières de rues sans jamais y paraître. L'un de ces êtres était tante Lehmann.