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Présentation par Thomas Sibille de la librairie al-Bayyinah, du livre "Journal d'un musulman allemand" de Murad Wilfried Hofmann aux Editions Héritage.


Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Lorsque les musulmans évaluent les dangers que représentent pour l'islam le monde communiste et occidentale, beaucoup ont plus peur de la subversion spirituelle occidentale que d'être physiquement piétinés par le communisme. Cette réaction résulte de la constatation que, ni la propagande athée en Union soviétique, ni même les chars soviétiques en Afghanistan, n'ont réussi à extirper l'islam dans les républiques soviétiques d'Asie centrale.
La résilience de l'islam sous les régimes totalitaires est certainement liée au fait qu'il n'est pas possible de lui faire un mal considérable en arrêtant les leaders religieux et en confisquant les livres saints, car il y a encore des milliers de croyants qui connaissent le Coran par coeur (hafiz), et dans une religion non sacralisé, tout lieu propre fera office de lieu de prière.
C'est là un des secrets de la résistance que l'islam a démontré durant de longues périodes de régime totalitaire. Hélas, l'islam n'est pas à l'abri d'un travail missionnaire moins ouvert et moins systématique : la sape insidieuse de sa force, non pas un effort chrétien particulier, mais par l'influence subtile et omniprésente de la civilisation technologique occidentale.
La société industrielle occidentale a un effet toxique sur toutes les religions, y compris la sienne, en propageant des valeurs basées sur des hypothèses purement matérialistes. La pensée utilitaire, la maximisation du profit, le fétiche de l'augmentation constante de la productivité, la mythologie du progrès sans fin, l'arrogance des spécialistes des sciences naturelles devenus philosophes, et l'agnosticisme et le neutralisme des valeurs des personnes instruites - toute la volonté occidentale de "rationaliser" chaque aspect de la vie est fondamentalement hostile à la religion.
La société technocratique dans laquelle nous vivons en Occident, avec son culte de l'individu et son attitude morale de "laisser faire/laisser passer", risque en effet de détruire totalement les fondements éthiques sur laquels cette même société s'est développée : des valeurs et des modes de comportement enracinés dans la foi de nos ancêtres en Dieu.
La Turquie est un excellent exemple de ce type de désislamisation. Atatürk considérant la religion de ses compatriotes comme un handicap pour la modernisation en raison de l'orientation prétendument rétrograde de l'islam. Dans les villes turques, l'islam a été, de ce fait, enfoui sous le culte du progrès, de la prospérité et de la résolution "scientifique" des problèmes. Cela est vrai au moins pour les membres soi-disant éduqués des classes supérieures et moyennes des zones urbaines. Ils sont plus susceptibles de vénérer la science que leur Créateur.
Néanmoins, certains de ces produits éclairés de la Turquie sécularisée se plaisent à revendiquer : "Je ne suis pas un musulman pratiquant, mais au fond de mon coeur, je crois en Allah. Cette foi naturelle qui est la mienne vaut plus que de prier cinq fois par jour". Il est courant d'entendre une telle déclaration de la part de "musulmans" dont la vague connaissance de la religion de leurs pères se limite à quelques aspects, souvent curieux et marginaux, qui leur sont transmis oralement par leurs grand-mères.
Si Atatürk n'avait pas relégué l'enseignement religieux à la clandestinité, les turcs instruits comprendraient probablement que même les mystiques musulmans ne perçoivent jamais la religion comme une affaire de coeur. Ces soi-disant musulmans "modernes" reconnaîtraient peut-être que l'islam - la soumission à Dieu - implique aussi la soumission à sa guidance, ses instructions et ses lois. Dans un contexte, il est ironique qu'un ministre turc des affaires religieuses tente aujourd'hui frénétiquement de réduire les effets négatifs d'avoir négligé l'islam pendant si longtemps, ce qui était clairement préjudiciable à la quête d'identité de la nation à l'ère moderne.
Des imams et des enseignants turcs formés et rémunérés par l'État sont maintenant envoyés jusqu'en Allemagne avec la tâche difficile et tardive de prendre le contrôle du vaste réseau non officiel d'écoles coraniques, de mosquées et de congrégations soufies qui ont vu le jour parmi les travailleurs turcs en réaction à la politique de sécularisation d'Atatürk.
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Au contrôle des passeports, le jeune fonctionnaire Saoudien laisse son regard virevolter plusieurs fois entre mon passeport, à savoir le tampon de Visa pour les pèlerins, et mon visage. Je crains déjà que quelque chose ne soit pas normal. Puis je remarque que des larmes coulent sur son visage. De façon inattendue, il se lève brusquement et se penche sur le comptoir pour m'embrasser comme un frère en islam.
Combien de fois ai-je rencontré de telles larmes de joie sur des visages rayonnants lorsque j'ai été reconnu comme musulman par d'autres musulmans. Si de telles réactions étaient encore courantes chez les chrétiens, ils comprendraient mieux pourquoi le travail missionnaire chrétien a échoué auprès des musulmans. En effet, un musulman peut être démuni, analphabète et ne connaître que deux sourates du Coran (al-Fatiha et al-Ikhlas), mais il se sentira néanmoins largement supérieur en termes de connaissances essentielles à tout non musulman - particulièrement sur ceux qui prêchent des concepts polythéistes tels que : "fils de Dieu", "mère de Dieu", "trinité", "salut par l'abnégation divine", "péché originel", "sacrement".
Les pauvres, les analphabètes musulmans déclarent : il n'y a pas d'autre dieu que Dieu, et se réjouissaient de leur conviction que le temps de l'ignorance (jahiliyyah), s'il n'est pas derrière tout le monde, est derrière eux.
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Lorsqu'on demande à un chrétien qu'elle est la taille physique de Jésus, s'il aime le miel ou l'ail, qu'elle est sa couleur préférée et qu'elle chaussure il met le matin à la première heure - pour ne citer que des aspects banals - on reste sans réponse, le Jésus de l'évangile est un personnage fantastique et légendaire.
Quelques-uns attribuent cette différence à la difficulté d'obtenir autant de documentation pour une personne qui a vécu 600 ans avant Muhammad. Mais la véritable raison de ce phénomène est différente : les Traditions (hadiths) de l'islam proviennent exclusivement de témoins oculaires, les Évangiles, en revanche, sont dans une large mesure, des reconstitutions ultérieures, non pas de témoins oculaires, mais de références entendues.
Nous ne savons pas ce que Jésus a dit, mais ce qui a été dit plus tard à ce sujet. Ainsi, les Évangiles ne sont pas comparables au Coran, mais plutôt à une collection suspecte de Hadiths, des écritures interprétées par des auteurs qu'à moitié connus. Dans l'islam, par exemple, le Témoignage de Paul aurait été complètement éliminé, car ce véritable fondateur du christianisme n'était pas un témoin oculaire de Jésus.
Si vous y réfléchissez bien, les chrétiens d'aujourd'hui - par opposition aux judéo-chrétiens - devraient être appelés "Pauliens", car l'hérésie chrétienne - la réinterprétation de Jésus en tant que Dieu incarné et le postulat de la Trinité a commencé avec Paul de Tarse.
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Les agnostiques, tout en affirmant que nous ne pouvions rien savoir avec certitude au-delà de notre perception sensorielle, affirment généralement qu'il n'y a probablement pas de réalité au-delà. Ce n'est pas une attitude intelligente. Ce qui est intelligent, c'est plutôt de dire : je ne sais pas si Dieu existe, ni s'il n'existe pas. Partant de cette position, j'ai intuitivement jugé, un jour, que les limites de ce que nous pouvions savoir, ne sont pas les limites de toute la réalité. C'était une pure décision de foi. Il est difficile d'analyser comment on en arrive là. L'élément final a probablement été le fait d'admettre que l'homme, malgré ses vastes capacités, est un petit être dans ses possibilités de connaissance, et que l'attitude digne de lui est d'admettre sa limite et sa nature.
Au lieu de l'orgueil stupide de l'agnostique soi-disant audacieux et autosuffisant, vient alors la soumission consciente, même de l'intellect, à quelque chose de plus grand. Et le plus grand des grands est Dieu. Allahu Akbar. Mais je ne veux pas pour autant nous entraîner sur la pente glissante d'une description de Dieu. Il est vrai qu'il n'y a rien de mal à énumérer les 99 "noms/attributs" de Dieu tirés du Coran. Mais nous ne devons pas croire que nous avons ainsi saisi et circonscrit son essence. Nous n'avons pu qu'entrevoir qu'une partie de la réalité de Dieu.
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