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Citation de enkidu_


Le prisonnier d’État auquel fait allusion Davies s’appelait officiellement Bahadur Shah II, également connu sous son nom de plume, Zafar, qui signifie Victoire. Zafar était le dernier empereur moghol, descendant direct de Gengis Khan et de Tamerlan, d’Akbar, de Jahangir et de Shah Jahan. Il naquit en 1775, à une époque où les Britanniques ne représentaient encore qu’une force relativement modeste (…) de son vivant, il vit sa dynastie réduite à une insignifiance humiliante tandis que les Britanniques, à l’origine simple courtiers vulnérables, se transformaient en une puissance militaire.
(…)
Calligraphe accompli, bon connaisseur du soufisme, grand protecteur des peintres de miniatures, créateur inspiré de jardins et passionné d’architecture, ce fut l’un des souverains les plus doués, les plus tolérants et les plus attachants de sa dynastie. C’était en outre un authentique poète mystique, qui écrivait non seulement en persan et en ourdou, mais aussi en braj basha et en penjabi, et dont le mécénat permit sans doute la plus grande renaissance littéraire de toute l’histoire de l’Inde moderne.
(…)
La grande capitale mogole, alors le théâtre d’une extraordinaire renaissance culturelle, fut transformée du jour au lendemain en champ de bataille.
(…)
Les survivants furent chassés de la ville et durent trouver refuge dans la campagne environnante. Delhi vidée de sa population n’était plus qu’un champ de ruines. Malgré la reddition sans résistance de la famille royale, les seize fils de l’empereur furent pour la plupart capturés, jugés et pendus, trois d’entre eux même abattus de sang-froid après avoir volontairement rendu les armes et reçu l’ordre de se dévêtir :

« En vingt-quatre heures j’éliminai les principaux membres de la dynastie de Tamerlan le Tartare, écrivit le lendemain le capitaine William Hodson à sa sœur. Je ne suis pas d’un naturel cruel, mais j’avoue avoir goûté l’occasion qui m’était donnée de débarrasser la terre de ces misérables. »

Même Zafar fut exhibé en public, montré « comme un fauve en cage » selon un officier britannique. (pp. 26-29)
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