Les relations entre philosophie et histoire peuvent prendre deux formes distinctes. Dans le premier cas, la philosophie interroge le sens des événements historiques (on parle alors de philosophie de l'histoire). Dans le second, la philosophie interroge la discipline historique et non plus son objet, s'intéressant au type de connaissance que produisent les historiens, et à l'extension de la classe des activités de recherche qui relèvent de la catégorie «histoire». C'est sur ce second type de réflexion que porte cette conférence. Celle-ci reviendra sur une question aussi ancienne que la philosophie des sciences : lorsqu'on explique en histoire, quelle forme prend cette explication, quelle relation entre l'explication historique et les explications qu'on trouve dans d'autres disciplines?
Dans un premier temps, Denis Forest reviendra sur la figure de William Whewell qui définit au XIXe siècle la classe des sciences «palétiologiques» (ou historiques) et propose un examen critique des explications que l'on peut rencontrer dans une science de ce type, emblématique à ses yeux : la géologie. Dans un second temps, il présentera la conception moniste de Carl Hempel qui, au milieu du XXe siècle, nie toute spécificité à l'explication en histoire (au sens ordinaire de ce mot) au nom de l'unité de la science. Enfin, il s'intéressera à un échantillon contemporain de connaissance historique (le livre récent de William Dalrymple, Anarchie) pour caractériser les explications que produisent les historiens, en soutenant qu'elles ne consistent pas à invoquer des lois causales, contrairement à ce que proposaient Whewell et Hempel. Il tentera également de montrer comment s'articulent une valeur comme celle d'objectivité et la dimension perspectiviste de toute connaissance historique.
Par Denis Forest, professeur de philosophie et d'histoire des sciences à l'université Paris 1 et membre statutaire de l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques
En savoir plus sur le cycle Comment écrire l'histoire aujourd'hui ? : https://www.bnf.fr/fr/agenda/comment-ecrire-lhistoire-aujourdhui
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Les rituels et les pratiques tantriques ésotériques - les sadhana - furent toujours le secret bien gardé d'un petit groupe d'initiés. Mais ils intègrent assurément des actes sexuels complexes et ritualisés, parfois avec des femmes en menstruation, conjugués à l'ingestion d'une mixture à base de sperme, de sang et d'autres fluides corporels, bafouant et pervertissant ainsi une kyrielle de vérités établies et de tabous.
"Il était la terreur de l'Empire ottoman, le conquérant des Indes, le maître de la Perse et de l'Asie, écrit le père Bazin, respect de ses voisins, redouté de ses ennemis, et à qui il n'a manqué que d'être aimé de ses sujets."
Au fur et à mesure de l'avancée des négociations, ce qui, à l'origine, devait être une opération sikhe au profit des intérêts britanniques se transforma lentement en une opération britannique pour servir les intérêts sikhs.
Ce n'est qu'à la fin du mois de juin, après transfert du lieu de discussion à Lahore - où Burnes et Masson vinrent de Peshawar pour gonfler la délégation anglaise -, que Ranjit confirma être prêt à se joindre à une armée principalement composée de Britanniques dans le but de mettre Shuja sur le trône.
"'Votre Altesse a conclu voici quelques temps [en 1834] un traité avec Shah Shuja ul-Mukh", dit Macnaghten. "Pensez-vous qu'il soit toujours dans votre intérêt de consacrer la validité de ce traité et vous conviendrait-il que le gouvernement britannique signe à son tour ledit traité ?"
-"Ce serait ajouter du sucre au lait", répondit Ranjit.
Dans toute l'histoire de Delhi, à aucun moment ce léger voile de culture n'a été plus brillant - ou plus trompeur - qu'au cours de la première moitié du XVIIe siècle, pendant l'âge d'or de Shah Jahan.
En public, les actions de l'empereur et de ses courtisans étaient gouvernés par les règles d'un protocole rigoureux, aussi subtile et élaboré que les bordures compliquées dont les peintres moghols entouraient leurs miniatures. Mais sous ces belles apparences, l'ambition des souverains moghols ne s'encombrait pas de morale : ils n'hésitaient pas à assassiner leurs frères , empoisonner leurs soeurs ou faire jeuner leur père jusqu'à la mort. Le cérémonial de la Cour couvrait de sa splendeur les tristes vérités de la politique moghole; il masquait délibérément la rudesse et la brutalité qui se cachaient derrière lui.
En 1843, peu après son retour de la boucherie que fut la première guerre anglo-afghane, l’aumônier militaire de Jalalabad, le révérend G.R. Gleig, rédigea un mémoire sur la catastrophique expédition dont il fut l'un des rares rescapés.
Ce fut, explique-t--il, "une guerre lancée avec des objectifs à la pertinence douteuse, menée avec un curieux mélange de témérité et de timidité, conclue après bien des souffrances et des désastres, sans que le gouvernement qui l'avait dirigée ou l'important corps de troupes qui l'avait faite n'en fut auréolé de beaucoup de gloire. Pas un seul profit, politique ou militaire, n'a été retiré de ce conflit. Notre évacuation finale du pays ressembla à la retraite d'une armée vaincue."
Mohan Lal nous donne une quatrième version, sans doute la plus crédible et incontestablement la plus émouvante.
Après que Charles Burnes eut été tué et que le feu eut ravagé toute la chambre, Sir Alexander Burnes fut contraint de venir sur le pas la porte qui donnait sur son jardin. Là, il implora la multitude de lui laisser la vie sauve, mais, recevant en réponse un torrent d'insultes, il abandonna tout espoir de salut. Sur ce, il dénoua la lavallière noire qu'il avait autour du cou et s'en banda les yeux, afin de ne pas voir d'où proviendrait le coup fatal. Après cela, il s'avança, et en une minute, il fut taillé en pièces par la foule en furie.
"Les lames affûtées de deux cents courageux Afghans réduisirent son corps en fragments d'os", raconte Maulana Kashiri
Si un homme fort prenait quatre pierres et les lançait en direction des points cardinaux ... et une cinquième dans les airs, et si l'espace entre ces pierres était empli de joyaux et d'or, leur valeur ne serait pas comparable à celle du Koh-I-Noor.
"Après tout le gâchis et les destructions d'une guerre onéreuse, inutile, à la légalité douteuse,(...)les Britanniques avaient laissé l'Afghanistan pratiquement tel qu'ils l'avaient trouvé, conclut-il." (Sir Jasper Nicholls, commandant en chef)
Hormis de rares archéologues, personne ne fait plus jamais le détour par Antioche, ni les politiciens turcs, ni les journalistes, ni les touristes ; pas même le PKK.
Dire qu'à une époque la totalité de l’Europe, la majeure partie du Proche-Orient et toute la côte nord-africaine étaient gouvernées depuis ce petit bourg, ce trou aujourd'hui oublié même des Turcs ! Un jour, peut-être, il arrivera la même chose à Los Angeles ou à San Francisco.
Les hindous croient que toutes les rivières, quels que soient leur beauté ou leur état de propreté, méritent un hommage spécial en tant que donneuses de vie et de fertilité. Elles sont les veines de la terre maternelle comme les montagnes sont ses muscles et les forêts sa luxuriante chevelure.