Las Vegas est un véritable choc. A peine débarqué de l'avion, on plonge dans l'irréel. Ici, l'argent est chaud comme le vent du désert. L'aéroport, sonore, résonne de tintements de pièces tièdes qui dégringolent ‒ pour la plupart ‒ dans les cupules des slotsmachines. On avance étourdi. Les lumières démangent la rétine et l'ouïe s'imprègne de bruits de quarters qui s'entrechoquent. Les Japonais imperturbables photographient. Un état d'hypnose envahit même celui qui voudrait résister à l'emprise. Jaune, vert, ocre ou blanc, sous les néons, on se sent vieux. L'instant présent prend le pouvoir.