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3.28/5 (sur 18 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Budapest, Hongrie , le 20/11/1930
Mort(e) le : 06/10/2015
Biographie :

William Dickinson est le pseudonyme de l'écrivaine Christine Arnothy, de son vrai nom, Irène Kovach de Szendrö.

Elle quitte la Hongrie en 1948 avec ses parents, elle est accueillie en Autriche au camp de réfugiés de Kufstein ; c'est là que, rêvant de devenir écrivain, elle écrit "J'ai quinze ans et je ne veux pas mourir" (paru en 1955).

Entre 1950 et 1953, elle publie à Munich ou à Cologne plusieurs romans en hongrois sous le nom Kriszta Arnóthy. Elle vient ensuite s'installer en France, où elle publie désormais sous son nom francisé, Christine Arnothy. Elle a épousé Claude Bellanger (1910-1978), qui fut le fondateur du "Parisien Libéré" en 1944.

Christine Arnothy publie également, durant les années 1980, trois romans noirs sous le nom de plume de William Dickinson, avec la complicité de Robert Esménard, propriétaire et président-directeur général des éditions Albin Michel. "Des diamants pour Mrs Clark" (1985), "Mrs Clark et les enfants du diable" (1986) et "De l'autre côté de la nuit. Mrs Clark à Las Vegas" (1987).

Malgré le succès rencontré par ces romans d'un nouveau genre, elle décide d'interrompre cette expérience en raison de sa difficulté à mener de front deux carrières parallèles d'écrivain.

Toutefois, les trois romans de William Dickinson recevront, beaucoup plus tard, une suite cette fois signée de Christine Arnothy, "L'Homme aux yeux de diamant", et publiée en 2004 aux éditions Fayard.

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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Selon le petit livre distribué par Plaisir-Safari, les Masaïs étaient fiers, beaux, grands et vivaient dans une liberté physique totale en communauté de sexes et de biens divers..
Nous en avons aperçu quelques-uns, de ces Masaïs. Leurs capes rouges artistiquement drapées sur leurs corps élégants, leurs oreilles alourdies de boucles qui frôlaient presque leurs épaules étaient recherchées par les photomaniaques, eux-mêmes déguisés en explorateurs. Les voyageurs qui venaient ici pour la première fois s'imaginaient souvent - pas tous - se retrouver dans l'Afrique en noir et blanc de Tarzan ; ils portaient des casques coloniaux ou des couvre-chefs de trappeurs, de grandes bottes, des chemises kaki, des vestes kaki, des pantalons kaki. Dans ce confort inouï créé à leur usage, ils arrivaient, échappés d'une cinémathèque.
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Annie me tenait par la main et ne me lâchait que pour se moucher.
- Tu es enrhumée ?
- Non émue. Nous sommes au paradis.
Une vingtaine de minutes plus tard, arrivés sur un plateau dont l'extrémité basculait dans l'infini, retenu de justesse par les fantomatiques silhouettes des montagnes bleues, une vision sublime me fit marmonner, d'une émotion que je voulais réprimer :
- Nous sommes dans le jardin du bon Dieu.
D'où avait surgi cette phrase, de quelle source souterraine avait-elle jailli, de quelle nappe phréatique de la conscience enfouie sous les couches de tristesse et de cynisme ?...
C'était ma voix, mais je me sentais marionnette, dans les mains d'un ventriloque : avais-je pu dire, moi, le criminel mécréant "le jardin du bon Dieu" ? Annie retenait sa respiration, et Mahmoud, les mains posées sur le volant, écoutait le silence ; autour de nous, dans un monde bordé par une chaîne de nuages froufroutants, blancs et roses, des centaines d’animaux de toutes sortes se promenaient, broutaient, se regardaient, chaque race ignorait l'autre, ils se déplaçaient dans une profonde quiétude. (...)
Annie chuchota :
- Je vous le dis, dorénavant, n'importe quoi peut m'arriver. Notre vie est marquée par ce moment.
Nous contemplions cette arche de Noé gigantesque ; on était bleu ciel, rose pâle, jaune paille, on était savane, ciel, on était Kenyans et privilégiés, on était les animaux en quiétude, libres. Peu à peu, nous nous hissions au niveau des humains, dans le vrai sens du mot.
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En dehors des vendeurs locaux sur la plage de Diani Reef et des serveurs des lodges, il y avait peu d'occasions de rencontrer des Kenyans. En quelque sorte, les voyageurs étaient, eux aussi, groupés dans ces réserves qu'étaient les lodges et les minicars. On se contemplait d'un monde à l'autre, on se dévisageait ; l'affaire se jouait entre les touristes et les animaux. Mais l'Afrique, la vraie, n'était pas au rendez-vous !
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Il réussit à garer notre bus dans un espace resté libre dans le demi-cercle formé par les véhicules. Sur une clairière chauve, la tête posée sur ses pattes, un lion recevait les visiteurs. Il contemplait la foule avec le regard désabusé d'une vedette livrée aux journalistes. Il n'était ni beau, ni grand, c'était un lion moyen, comme il y des Français, des Américains moyens, un lion lymphatique ayant réussi une belle carrière ; depuis son enfance, il se faisait admirer par la meute des touristes. Les comptait-il , pour tromper son ennui ? (...) Quelle vedette pourrait se vanter d'avoir remporté plus de succès que lui ? Il s'étirait, le grand chat, il se leva, il déroulait, vertèbre par vertèbre, sa colonne, puis il s'immobilisa et s'assit, il était encerclé par les minibus, il ne pouvait partir. Je pensais à Angie. Et si le Kenya se transformait peu à peu en un gigantesque jardin zoologique pour promeneurs argentés ? Face au lion qui nous observait, je découvrais l'Afrique sacrifiée aux images. Enfin le lion s'échappa de la scène, le spectacle était terminé, les cars s'ébranlèrent.
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Qu'il était bon le vent, au Kenya, qui m'assourdissait, qui me prenait, qui me calfeutrait, doux, sournois, insistant, omniprésent ! Il m'hypnotisait, m'ensorcelait, m'embaumait, il me coupait le souffle et faisait naître des idées folles. C'est l'Afrique, c'est loin... Je pleure le vent de la Côte, qui charrie des parcelles infimes d'eau, de la poussière de corail, tout est fini pour moi.
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- Regardez à votre gauche, dit Léo.
Sur fond gris, des points gris foncés se déplaçaient. Une ligne saccadée.
Il ralentit puis arrêta le bus et coupa le moteur.
Ils traversaient la piste à une cinquantaine de mètres de nous. Annie étouffa un petit cri, saisit mon bras et le serra. Je subis un petit choc, même le plus blasé, le plus cynique rat de gratte-ciel comme moi, peut être touché par l'insolite vision des éléphants en liberté. Ils suivaient leur chef vers l'eau. Trois éléphanteaux, la trompe en l'air, se hâtaient pour tenir le rythme des femelles. Elles s'arrêtaient ici et là et touillaient avec leur trompe le sol ; aspirant d'abord le sable, puis le rejetant en arrière, elle s'aspergeaient de terre rouge. L'idée même de la chasse m'incommodait. Auraient-on tué des humains pour transformer leurs dents en breloques ?
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Toujours cette sensation d’être surveillée, de vivre sous une loupe. Des images décousues ponctuaient sa mémoire. Quelques séquences d’un film d’horreur. Révolte dans une prison. Un groupe s’acharne sur un homme qui gît à terre. Un corps désarticulé au milieu de la cour. La tête dans une flaque de sang. Puis changement de décor. Une maison délabrée, au milieu d’un terrain vague. Une femme à genoux, le visage en sang et en sueur. Un regard dément. Ses mains liées dans le dos. On lui envoie des coups de pied dans les reins. Elle tombe en avant. Son visage est maintenant près d’une chaussure d’un de ses tortionnaires. La femme perd connaissance lorsqu’on commence à lui brûler la plante des pieds. « Il faut la ranimer », dit quelqu’un. Et plus tard, trop tard, une voix : « On ne tirera rien d’elle. »
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Vendeuse patiente, elle aidait ses clients à choisir leurs cravates, leurs chemises. Elle connaissait bien les hommes, ces vieux enfants qui cherchent toujours une mère et qui s’attachent à une femme dès que celle-ci facilite leur existence quotidienne. Ne fût-ce que pour choisir un vêtement.
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— Alors, madame Clark, comment ça va aujourd’hui ? Que désirez-vous ? Les tagliatelles sont toutes fraîches, les pâtes aussi et je viens d’ouvrir un jambon extra. Moelleux et pas gras, une splendeur...
Betty tentait de vaincre sa profonde antipathie à l’égard de l’Italien.
— Juste des pâtes fraîches, quatre tranches de rosbif et une bouteille de chianti.
Le bavardage des clients recouvrait un peu sa voix. Sandro, un œil sur le cadran de la balance et l’autre sur Betty, lança :
— Alors, on se le partage, le mari ? On est un couple moderne ? Il paraît que c’est à la mode... Sauf pour les Italiens comme moi, vieux jeu... J’aurais juré que M. Clark était un mari fidèle.
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Las Vegas est un véritable choc. A peine débarqué de l'avion, on plonge dans l'irréel. Ici, l'argent est chaud comme le vent du désert. L'aéroport, sonore, résonne de tintements de pièces tièdes qui dégringolent ‒ pour la plupart ‒ dans les cupules des slotsmachines. On avance étourdi. Les lumières démangent la rétine et l'ouïe s'imprègne de bruits de quarters qui s'entrechoquent. Les Japonais imperturbables photographient. Un état d'hypnose envahit même celui qui voudrait résister à l'emprise. Jaune, vert, ocre ou blanc, sous les néons, on se sent vieux. L'instant présent prend le pouvoir.
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