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Critiques de Willy Uribe (9)
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Le prix de mon père

Ismael Ochoa a quitté Bilbao à seize ans pour s'engager dans la légion et surtout fuir un père qui le considérait comme un moins que rien en le rabaissant constamment. Après six ans d'armée, il a roulé sa bosse en Andalousie, au Mexique, et dernierement au Maroc comme dealer. Revenu au pays Basque, avec Irene, sa femme mexicaine et anciennement prostituée qui l'a lâché dès qu'elle a obtenu la nationalité espagnole, il doit reprendre contact avec son père, mais compte bien se la couler douce en imaginant le chantage qu'il pourrait faire auprès de Julen Jauregui, un ami d'enfance, qui n'est pas le parangon de vertu qu'il prétend être. Mais se lancer dans la carrière de maître chanteur ne s'improvise pas et Ismaël va l'apprendre à ses dépens, quand la situation va le dépasser et partir en vrille.



Le prix de mon père est une très bonne surprise, un roman noir de chez noir, avec un loser pas vraiment magnifique qui tente, en rentrant au pays, de solder les vieux comptes, avec son père d'abord, et avec un vieux pote, qui n'a pas toujours renvoyé l'ascenseur et qui a berné son monde pendant quinze ans. Une mystification que le héros magnifiquement perdant espère exploiter. Ajouter à cela une galerie de portraits et de protagonistes plus déjantés les uns que les autres, une mexicaine vénale, un vendeur de guitare qui se transforme en tueur à gage, le père d'un ami tordu à souhait, le tout, dans une narration cynique et trahi et l'on obtient un mélange détonnant et assez réussi dans la lignée des romans de Jim Thompson, crus et tordus à souhait. 

Willy Uribe, une plume aiguisée, à suivre.
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Au début des années 1980, Sergio et Eder sortent tout juste de l’adolescence et partagent leur passion pour le surf malgré leurs différences. Sergio vit seul avec sa mère du mauvais côté d’Algorta, Pays Basque, dans les barres d’immeubles à bas loyers, tandis qu’Eder, fils d’un riche industriel, demeure dans une maison sise dans la partie de la ville dominant l’océan. Si le surf et la fumette les réunissent, il est évident pour l’un comme pour l’autre que c’est bien Eder qui mène la danse, finançant leurs escapades et leurs loisirs et jouissant de cette emprise sur son camarade. Mais lorsqu’ils entreprennent un voyage en direction du Maroc pour aller surfer de nouvelles vagues, leurs relations se tendent rapidement. Et si Eder avait un autre projet en tête ? Et si Sergio n’était pas aussi falot qu’il en a l’air ?



Willy Uribe, incontestablement, sait poser une atmosphère. Que ce soit dans cette ville basque pluvieuse en hiver ou sur une plage marocaine loin de tout être humain, il arrive avec une singulière économie de moyen à peindre un paysage tout en instillant subtilement le malaise.

Sergio qui semble regarder le passé et se regarder lui-même avec recul, sans indulgence, pose rapidement son statut de débiteur vis-à-vis d’un Eder dominateur par la force de sa richesse : « Dans de nombreuses cultures tribales, et encore plus dans les civilisations avancées, il existe un bienfaiteur, un dispensateur de biens. Moi j’avais Eder. Ce que je ne pigeais pas encore, c’était si je devrais payer mon tribut d’un coup ou en plusieurs fois. » Car il apparaît très vite qu’en effet Sergio devra rembourser d’une manière ou d’une autre les largesses d’Eder à son égard et peut-être même au prix de sa liberté.

Entre Eder, manipulateur et avide jusqu’à voler sa grand-mère et l’insouciant Sergio qui ne semble vouloir que surfer – ce qui nous réserve d’ailleurs de fort belles pages face à une vague marocaine de rêve – le déséquilibre est évident de prime abord. Mais Uribe, petit à petit, par légères touches, installe le doute. Au détour d’une phrase où dans la description vague d’un événement, le lecteur est amené à douter, à ne pas prendre la parole du narrateur pour argent comptant. Jusqu’à se demander qui manipule qui. Cela pourrait finalement être aussi simple que ça : le narrateur est un menteur. Mais ça n’est pas le cas. Et, au fur et à mesure, Uribe lève le voile sur la duplicité de chacun des personnages, y compris les plus secondaires.



Faux-semblants, trahisons, sur fond de surf, dans une Espagne en pleine transition démocratique dont la police et la justice n’ont pas encore forcément coupé avec les anciennes méthodes et dans un Maroc tout aussi verrouillé sont au programme de ce roman relativement concis, à l’écriture finement ciselée et à l’intrigue retorse à souhait. Une bonne surprise pour qui, comme moi, n’avait pas lu le premier roman de Willy Uribe, Le prix de mon père, paru chez Rivages il y a quelques temps.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Le prix de mon père

Ismael s'est engagé dans la légion. Mauvaise idée qu'il a eue là ! Pour un basque espagnol, le voilà vite mis au ban. Il a aussi eu l'idée d'aller au Mexique, d'épouser Irène qui l'a hébergé là-bas deux ans puis il a voulu partir vivre au Maroc. Mais Irene, elle, ce qu'elle voulait c'était davantage une nationalité qu'un homme et surtout ne pas aller vivre au Maroc. Voilà donc notre Ismael vite largué et seul au Maroc et Irene au Pays basque. Et Irène est légère et se fait vite des amis.... Après un passage au Maroc et un retour au pays natal, Ismaël a un plan qui lui permettra de gagner de l'argent : faire chanter Julen, un de ses anciens amis. Pour cela, il va trouver un complice en la personne de Jon et on comprend vite que les deux ne vont pas faire dans la dentelle. Mais finalement, à pourri, pourri et demi. Et on tombe souvent sur plus coriace que soi.



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Mon avis : j'ai bien aimé les personnages et surtout la toute fin de l'histoire car on ne s'attend pas à une révélation finale.

En revanche ce qui m'a gêné est que j'avais du mal à me situer dans le décor. J'aurais pu être n'importe où dans une ville au bord de la mer.

Et surtout, là où je mettrais un gros bémol, c'est sur le motif du chantage. Ismael veut faire chanter Julen au motif qu'il a dit à son employeur qu'il avait une licence en droit ce qui n'est pas le cas. Si moi j'avais menti à ce sujet, soit je démissionne, soit j'attends que l'on me licencie, soit j'espère que mon employeur n'en aura cure si je suis compétente mais en aucun cas je trouve que ce soit assez grave pour "accepter" de se faire déplumer de 300 000 en échange d'un silence à ce sujet !!??

Je m'attendais à mieux quand je l'ai choisi.

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Le prix de mon père

Le prix de mon père



On est à Bilbao, ville belle et froide compris sa jolie fleur à la boutonnière, le pont suspendu sur la ria, les pinchas et le txakoli pétillant. Pour le folklore on s’arrête là, car le décor est plutôt flouté par l’auteur au point que cette histoire pourrait aussi bien se passer ailleurs.



A ceci près qu’Ismaël, 38 ans, revient dans sa ville natale après avoir bourlingué pendant vingt ans pour ourdir une sombre manipulation imaginée par sa femme, visant son ex meilleur ami et destinée à récupérer 300 000€ ; chantages et coups tordus.



Ismaël est marié à une pute mexicaine et son père l’a renié depuis qu’il a quitté le pays basque pour la legión española.



« Trahison » lui disent tous les piliers de bar, lui refusant à boire et à manger.



Jon est un drôle de type rencontré par hasard qui va l’ « aider » dans sa démarche. Malheureusement Ismaël est tellement velléitaire qu’il va se faire balader tout au long des 190 pages vers une issue ouverte malgré le désespoir permanent et la sensation de tout rater.



La lecture est difficile du fait de la traduction à la syntaxe parfois obscure. On cherche le verbe dans la phrase. Peut-être qu’il n’y a trop le choix des traducteurs dans cette langue régionale qui revendique pour le coup un peu fort son indépendance et montre que la culture ne nait pas simplement d’une position politique intransigeante.



Au-delà de cette difficulté, l’histoire se tient bien et les personnages sont glauques à souhait.



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Nous avons aimé

La quatrième de couverture m'avait donné envie. Mais je n'ai pas réussi à me laisser embarquer dans ce road movie hispanico-marocain. Ca traine en longueur. Le style d'écriture ne m'a pas embarquée. Les personnages manquent de reliefs. Les situations semblent floues... Bref, j'ai eu de la peine à aller jusqu'au bout. Peut-être était-ce parce que je n'étais pas dans ce genre d'ambiance au moment de sa lecture ? J'espère que d'autres sauront l'apprécier mieux que moi.
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Le prix de mon père

Bien écrit...mais sans plus!

J'ai trouvé à ce style d'écriture une certaine fluidité et facilité de lecture. Quoique que pour moi trop de descriptions entre chaque phrase, ce qui noie un peu le poisson. Et justement c'est ça le problème. Le mystère des différents personnages et du dénouement est noyé, ce qui pourrait créer du suspense certes, mais c'est un peu trop long pour moi...ou et surtout, le dénouement n'est pas du tout à la hauteur de ce que j'aurais souhaité! Les personnages sont noirs certes, mais je trouve une certaine discordance, notamment pour Ismaël, notre personnage principal. Il reviens avec l'envie de se venger, de son père notamment, mais aussi de cet ami d'enfance, Julen, et cependant, je sors de se livre sans l'avoir totalement cerné. Alors c'est vrai, c'est peut être un choix franc et assumé de la part de l'auteur, mais moi ça m'a dérangée. Je ne demandai pas non à ce que le personnage principal ait un semblant de vie de patachon mais un tout petit plus de cohérence dans l'élaboration de sa personnalité m'aurait convaincu ou fait du tout du moins plus accroché.

Un dénouement final pas mal, un beau retournement de situation...ou une continuité dans le malheur d'Ismaël...mais les dernières lignes trop frustrantes!
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Le prix de mon père

Après une jeunesse aventureuse, Ismael Ochoa Cuevas revient au Pays basque, sa terre natale. Successivement légionnaire espagnol, routier au Mexique, puis ouvrier en Andalousie, il a dû ensuite fuir le Maroc où la police le poursuivait suite à ses activités de trafiquant. A Bilbao, il décide de faire chanter son ami d'enfance, Julen, qui avait falsifié des diplômes.

Willy Uribe nous offre un roman bien noir, sec et dense. L'histoire, retorse à souhait, ne manque pas de rebondissements, le tout sur un faux rythme et une exploration du temps passé à ne rien faire.

Nous sommes bien loin de la carte postale ici et avec le prix de mon père nous découvrons un pays basque disloqué, à l'avenir incertain. Oui avec Willi Uribe, la littérature noire espagnole nous prouve qu'elle regarge d'auteur talentueux.

Ce livre tortueux est une réussite.

Ce polar a été nommé Meilleur premier roman noir" 2009 à la Semana Negra de Gijon. Et Prix Violeta Negra 2012 à Toulouse.

Si je peux ajouter une dernière chose, c'est n'oubliez pas de lire la postface de Carlos Salem, ça vaut aussi le détour.


Lien : https://collectifpolar.com
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Eder et Sergio sont deux jeunes surfeurs basques au rapports troubles dont l'amitié ambiguë est marquée par une relation dominant-dominé. Le quotidien de Sergio et Eder se limite à une consommation excessive de drogues et à l'attente de la prochaine vague. Leur vie bascule lorsqu'ils sont témoins du suicide de leur amie Janire et qu'ils ne préviennent personne. Lorsqu'ils décident d'entamer un périple du nord de l’Espagne jusqu'au Maroc c'est avant tout pour fuir un quotidien pesant Mais c'est le début d'un périple tragique marqué par une vengeance amère. Et leur road trip tourne rapidement court, à mesure que leurs rapports se dégradent.

Avec ce titre Willy Uribe une entraine ici dans un authentique thriller psychologique qui évoquent sans équivoque les romans de Patricia Highsmith. C’est très bien écrit et l’intrigue est brillamment mené. Chapeau ! A découvrir et faire découvrir


Lien : https://collectifpolar.com/
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Nous avons aimé

Sergio et Eder sont deux jeunes basques espagnols, qui sont férus de surf et sont prêts à tout pour trouver un bon top. Sergio est d’une famille monoparentale et sa mère le laisse seule pendant qu’elle part avec son nouvel amant en vacances dans les Baléares. Eder, lui, est un fils de bonne famille, son père est un homme influent de Bilbao, dans le monde des affaires et de la politique.

Eder exerce une sorte de domination face à son ami et il lui propose un jour de partir vers le Maroc, pour trouver de belles vagues.

Mais nous allons être entraînés comme Eder dans des histoires de trafics, ces deux jeunes fument un peu de hasch mais ils vont servir de porteurs pour des trafiquants d’héroïne.

Willy Uribe nous décrit, par la voix de Sergio, cette chute en enfer. Nous allons les suivre sur les routes landaises puis vers le Maroc.

Un polar qui m’a plu et dont j’ai apprécié les pages sur ces surfeurs à la recherche perpétuelle de la bonne vague. L’auteur nous décrit aussi la vie de ces jeunes et l’influence des uns sur les autres. Il nous parle avec justesse de l’amitié de ces jeunes.

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