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- Apportez-moi le modèle vert, qui doit être corrigé, ordonna-t-il. Après quoi, il se tourna vers Hilde : - Il faut vous dire que je n’attache pas beaucoup d’importance aux certificats et à des choses de ce genre. Ce qui m’importe, c’est ce que les gens savent faire et qu’ils aient de la personnalité. Je vous fais apporter un tailleur qui doit être modifié pour une cliente. On vous donnera les nouvelles mesures. Corrigez-moi la veste. Pour vous juger, il me suffira de savoir comment vous vous y prendrez et combien de temps vous y consacrerez.
Un mannequin fut apporté, ainsi que le tailleur vert. Hilde ne pouvait se défendre d’un certain étonnement : elle ne s’était pas attendue à cela. Mais, sur ce chapitre, on ne la coincerait pas, elle connaissait son métier.
- Je vous laisse seule à présent, dit M. Schweiger. Quand vous aurez fini, vous n’aurez qu’à presser ce bouton.
Il indiqua une sonnette fixée à la porte, et quitta la pièce.
La jeune personne qui avait apporté le tailleur donna à Hilde les indications nécessaires.
- M. Schweiger m’a fait passer le même examen quand je me suis présentée ici, dit-elle pour terminer ; c’est agréable de travailler pour lui : tachez de faire de votre mieux !
Et voilà Hilde seule. Elle examina le tailleur, les coutures, le rembourrage, compara les mesures. Elle se mit alors à défaire les coutures latérales et adapta le buste et le dos aux nouvelles mesures. Le tissu de la veste était bien souple et avait du corps ; il se laissait fort bien travailler. Hilde se trouvait dans son élément, le travail volait littéralement entre ses mains et elle en éprouvait du plaisir.
Elle ignorait combien de temps elle avait travaillé. Lorsqu’elle eut passé la veste sur le mannequin, elle contempla son ouvrage. Elle se sentait satisfaite. Elle alla presser le bouton de la sonnette, puis elle s’assit et attendit. Il se passa tout un temps avant que M. Schweiger ne se montrât.
- Eh bien, comment cela a-t-il marché ?
- Très bien. Ce n’était pas un travail difficile.
M. Schweiger prit la veste en main. Il compara les mesures et examina le travail de la jeune fille. Hilde cherchait à lire sur ses traits, mais il gardait une mine impassible. M. Schweiger s’assit à son bureau.
- Quand pouvez-vous débuter ?
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Une dame s’approcha du comptoir de Hilde :
- Mademoiselle, pouvez-vous me donner un bouton pareil à ceux-ci ? dit-elle en montrant les boutons de sa veste.
C’étaient des boutons de nacre, et Hilde remarqua à l’instant qu’il manquait un bouton au vêtement de la dame. Elle chercha dans un tiroir et trouva finalement celui qui convenait.
- Désirez-vous encore quelque chose ? demanda Hilde.
La dame secoua la tête :
- Non, merci, je suis très pressée. J’ai rendez-vous.
Hilde saisit la balle au bond :
- Mais vous ne pouvez pas y aller ainsi. Si vous voulez vous asseoir un petit instant, je vais vous recoudre ce bouton.
La dame eut l’air étonné. Elle regarda Hilde, enleva sa veste et la lui tendit. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la jeune fille avait recousu le bouton. Elle tendit la veste à la cliente :
- Voilà, c’est déjà fini. Je vous en prie…
- Grand merci ! J’apprécie fort la gentillesse de l’intention. Dites-moi, avez-vous des manteaux ? Vous avez été si aimable que j’aimerai bien acheter chez vous mon manteau d’hiver.
- Nous avons reçu hier une toute nouvelle livraison. Vous en trouverez certainement un à votre goût. Hilde ne savait comment cela se faisait : tout à coup, elle se sentait parfaitement dégagée. Elle savait exactement qu’elle possédait ce qu’il faut pour gagner la confiance de la clientèle.
- Aujourd’hui, je n’ai pas le temps. Mais je repasserai certainement demain, conclut la dame. Elle se rendit à la caisse, paya et quitta le magasin. Hilde la suivit du regard et se sentit toute contente. Tout à coup, Mlle Grosser se trouva près d’elle :
- Si vous croyez, dit cette pimbêche, que cette dame va revenir demain pour s’acheter un manteau, vous vous fourrez le doigt dans l’œil. Ne croyez donc pas que vous avez fait un coup d’éclat. Pour le surplus, nous sommes ici dans un magasin et non pas dans un atelier de couture.
Hilde jeta à Mlle Grosser un regard étincelant :
- J’ai rendu service à cette dame. Cela fait partie de mon travail. Si vous ne savez pas coudre, vous n’êtes pas forcée de recoudre un bouton à une cliente.
Vlan ! La réponse était énergique. Erika riait sous cape, bien contente que Hilde se fût enhardie à dire ce qu’elle pensait à cette prétentieuse pécore.
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- Vous avez déjà été vendeuse ?
- Jamais, dit Hilde, l’air hésitant.
La première vendeuse poussa un soupir et haussa les sourcils. Sa figure prit l’aspect d’une poire étirée en longueur. Très fardée, avec les yeux faits, elle présentait un aspect assez redoutable. « Sans poudre ni fard, sa figure aurait paru intéressante », pensa Hilde.
- Avant tout, il faut parler à haute voix et très clairement, expliqua mademoiselle Grosser.
Hilde se plaça à coté d’elle. Les autres vendeuses lui jetaient des regards curieux. Une petite boulotte, à l’air bien sympathique lui fit un petit signe amical. Cela inspira confiance à Hilde qui lui rendit son gentil sourire.
La « perche » introduisit quelques bobines de fil dans un présentoir. Elle continua à débobiner son petit cours de la parfaite vendeuse :
- Quand une cliente s’adresse à vous, soyez aimable. Il faut que vous inspiriez confiance. Ne dites surtout pas : « en quoi puis-je vous servir ? » Enquérez-vous de la façon la plus naturelle de ses désirs. Allez-y poliment, mais de façon directe. Dites : « Quelle sorte de fil cherchez-vous ? » Si la cliente est déjà en train de choisir, intervenez gentiment en disant : « C’est pour coudre du tissu de laine, de la toile ou de la soie ? »
Hilde se sentait un peu démontée. Elle faisait des efforts désespérés pour se rappeler de quelle façon les vendeuses s’adressaient à elle lorsqu’elle allait faire faire ses achats. Mais elle ne se souvint de rien et pas un mot ne lui revint en mémoire.
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- Lorsque tu seras bien habillée, tu prendras, chez ta madame Savoi une heure de libre et tu te rendras à la maison de modes Schweiger. Qu’en dis-tu ?
Hilde regarda son amie sans avoir l’air de comprendre :
- Et là, qu’est-ce que je ferai ?
Babeth frappa sur la table, sauta sur ses pieds, empoigna son amie qu’elle souleva littéralement, puis la fit tournoyer avec elle.
- Te présenter à mon patron, M. Schweiger. Il est très curieux de faire ta connaissance. Si tu te montres un rien adroite, tu pourras débuter chez nous dès le 1er. Que dis-tu de ça ?
Hilde fut forcée de s’asseoir. Elle n’avait toujours pas l’air de comprendre :
- Mais je… bredouilla-t-elle.
- Bonté divine ! Ce que tu peux être dure de comprenure. Je suis en train de te procurer un nouvel emploi, chez nous, au département couture.
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