Wioletta Greg, une poète et écrivaine qui vit actuellement en Angleterre. Son livre, Les fruits encore verts, dans lequel elle se remémore son enfance dans la Pologne communiste, a été parmi les nominés pour le Man Booker International Prize en 2017.
La narratrice, la petite Wiolka, nous emmène dans les années 70 et 80 dans un village polonais imaginaire, Hektary. Il s’agit donc d’un milieu rural, traditionnel. Dans des chapitres très courts, avec un langage simple, Wiolka raconte ce qu’elle voit avec ses yeux d’enfant ou de jeune fille, des petits fragments de sa vie quotidienne, des choses les plus banales, des anecdotes du village où s’entremêlent la religion et les superstitions. On ne suit aucune ligne de narration, le « suspense » est absent. Les chapitres font penser à une visite qu’on rend à un parent proche quand ce dernier se met à nous raconter ses souvenirs tout en sirotant un café ou autre.
Les odeurs sont très présentes dans les descriptions, comme l’odeur du chou farci, de pommes, des boudins noirs ou alors du tabac et des bougies. En nous amenant dans une pièce, les yeux de l’auteure s’attardent sur des détails, sur de petites objets « insignifiants » pour compléter l’image et l’ambiance.
Evidemment, à travers ses souvenirs, la grande Histoire pointe le nez, le régime communiste, la religion… Wiolka qui participe à un concours de peinture ayant pour thème « Moscou à travers tes yeux », le tableau de la Sainte Vierge qui doit passer dans le village, le grand-père qu’on oblige à jouer dans un spectacle pour le Club de l’Agriculteur…
Même si certaines anecdotes font sourire, on décèle une note mélancolique, voire nostalgique. La fin m’a beaucoup touchée…
Ce livre ne plaira pas à tout le monde. Je ne sais pas non plus s’il faudrait le lire d’une traite ou savourer un petit chapitre de temps en temps. J’étais néanmoins réceptive à la mélancolie qui s’y dégage.
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