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Critiques de Wioletta Grzegorzewska (5)
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Les fruits encore verts

Merci à l’opération Masse critique et aux éditions Intervalles pour l’envoi de ce livre.



Dans ma grande candeur, je croyais bien connaître la Pologne, j’y vais au moins deux à trois fois par an, je l’ai connue sous le communisme, durant l’état de guerre et telle qu’elle est actuellement.

Ce livre m’a mis face à la réalité car la Pologne qui y est peinte ne correspond en rien ni à mes souvenirs ni à ce que je vois d’elle : elle nous immerge dans la vie d’un petit village du Jura polonais, Hectary - j’ai vérifié sur internet, il compte 58 habitants, et c’est là que l’auteure, Wioletta Gregorzewska est née.

Tout se passe lors des dernières années de l’ère communiste.



Il n’y a pas véritablement de fil conducteur, les divers chapitres sont indépendants et nous content des fragments de vie de Wiolka. Nous la découvrons revoir son père qui avait été emprisonné pour désertion et le nommer « Monsieur Moustache », sa tristesse devant la disparition de son chien, son gain à la loterie de la paroisse - une statue de Jésus - et quantité d’anecdotes.

Celles-ci sont contées avec candeur, c’est Wiolka, et elle seule, qui les raconte avec ses yeux de petite fille, certaines anecdotes sont cocasses (le transport de la statue citée ci-avant, les préparatifs du village pour le passage du Pape qui finalement n’y passera pas), d’autres nous font entrevoir ce qu’était le communisme (Wiolka participe à un concours de dessin sur « Moscou à travers tes yeux », son dessin est malencontreusement taché d’encre avant d’être envoyé , résultat : elle se fait interroger insidieusement pour savoir qui l’a poussée à représenter la capitale de l’URSS de cette manière « Si tu me dis qui t’a soufflé cette idée, les organisateurs du concours t’offrent un voyage à Moscou. »).

Beaucoup montrent une ferveur religieuse poussée à l’extrême. Ceci, je l’ai constaté souvent lors de mes premiers séjours en Pologne mais ici cela confine à de la superstition.

Tout évoquer est difficile, son école, ses premières règles, sa découverte de la sexualité au contact d’une femme plus âgée, la mort, .. les chapitres se suivent et donnent au livre une couleur, une atmosphère qui reflète ce que devait être la vie dans un petit village de Pologne et ce fut bien agréable à lire.

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Les fruits encore verts

Je remercie Babelio et les éditions intervalles pour la lecture de ce roman, reçu lors de l'opération Masse critique. Ce court récit a pour cadre la Pologne des années 1980 ; le spectre du communisme est toujours là

et l'on suit Wioletta, le personnage principal, de l'enfance jusqu'à la fin de l'adolescence. Le roman est composé de petits chapitres courts à la manière de tranches de vie. il n'y a pas forcément de continuité ou de lien entre ces derniers. L'auteur relate davantage une série d'anecdotes. Les thèmes évoqués, entre autres, sont les traditions, la religion, la sexualité, l'entrée dans l'âge adulte, la vie dans un village. Tout ce petit monde vit en vase clos très chichement. L'écriture de Wioletta Greg est sobre, légère et agréable à lire. L'auteur évoque ici le poids de la société et des traditions (comprendre entre les lignes le communisme) avec beaucoup de subtilité et de pudeur. J'ai aimé sa manière de nous raconter les choses en demi-teinte. Dans un style de narration très différent, "Les fruits encore verts" est digne de rejoindre cette littérature de l'est qui nous relate une société aux prises avec le communisme ou qui tente de se reconstruire après le passage de celui-ci ; je pense ici à Sofia Oksanen, Dragoman, etc. Un roman court qui mérite d'être lu et un auteur à suivre.
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Les fruits encore verts

Pologne, village d'Hektary, décennies 1970-1980, Wioletta d'abord fillette puis jeune fille, grandit. On est loin de la grande ville, des soubresauts politiques du pays, même si tout cela est en filigrane, ainsi que l'occupation allemande puis soviétique des années d'avant. A Hektary, la religion est très présente dans les vies quotidiennes, mais aussi les fêtes païennes, les traditions auxquelles tout le village assiste. Il faut y faire bonne impression, gare à ceux qui se laissent aller.



Plus qu'un roman, ce livre est une succession d'anecdotes, de saynètes, de moments de la vie de la jeune Wioletta. Tout se suit sans être lié par une histoire particulière, seuls les personnages sont présents du début à la fin. La famille de Wioletta, les voisins, ses camarades, ... Tantôt comique, tantôt tragique cette chronique de la vie en Pologne dans des grands moments de son histoire (c'est le général Jaruzelski qui est au pouvoir, communiste et qui voit naître une opposition forte et déterminée avec le syndicat Solidarność et son leader Lech Walesa) est écrite simplement, sans effet de style et se lit d'autant plus agréablement.



Sans y toucher, avec l'air d'écrire une jolie suite de petites histoires, Wioletta Greg dresse un portrait de ce que fut la vie polonaise, de l'insouciance des enfants et de la difficulté des adultes à vivre selon leurs désirs, du poids de l'histoire du pays pendant la guerre et l’immédiat après-guerre. C'est fin, il faut lire entre les lignes, mais on peut aussi n'y voir qu'une enfance en Pologne sans être déçu.



C'est un livre tendre et dur, doux, mélodieux (pour reprendre un adjectif du dossier de presse, je ne l'aurais sans doute pas dit comme cela, mais de fait, il colle parfaitement au texte.)
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Les fruits encore verts

Les années 1980, les années 1970 ... la chaleur et le froid dans une bourgade polonaise, le Jura polonais (au sud de la Pologne, vers Cracovie), une village imaginaire ? Une petite fille, puis une jeune fille, Wiolka (Wioletta ?) qui égrène ses souvenirs comme un chapelet tantôt joyeux, tantôt triste ... des bulles remplies d'odeur du foin chaud et du chat Asphalte tout noir avec sa tâche blanche, de la cape de baptême accrochée à une fenêtre, du retour du père après son emprisonnement politique, des veillées avec les femmes du village pour préparer le duvet des volailles ou les fanions pour le passage du pape ... les premiers émois sensuels, les fêtes du village, la couturière et ses secrets, l'homme du train et ses aveux ... une plongée éblouissante dans un kaléidoscope aux couleurs de l'enfance, de la nostalgie, de la cruauté et de l'innocence.



C'est un livre qui est vraiment très difficile à raconter, car il n'est absolument pas linéaire, ni "romanesque" ... on ne suit pas vraiment la vie de Wiolka, on feuillette avec elle un album de souvenirs collés pêle-mêle sur des pages mélangés. On respire à fond les odeurs, les atmosphères de ce petit coin de pays et de ce recoin d'histoire. L'état de guerre de 1981 à 1983 (déclaré le jour de mes 1 ans, je ne le savais pas), les souvenirs de l'occupation allemande, les syndicats, les patrons ... la religion, les concours officiels, les étiquettes de boîtes d'allumettes, l'école et les garçons ... c'est poétique, c'est violemment sensuel, c'est parfois cru et parfois délicieusement délicat. La langue est riche et a un pouvoir d'évocation très grand, on se plonge dans ces petits morceaux de vie tous les sens en alerte.



Je connais très mal la Pologne, sa culture, son histoire, mais ce livre donne vraiment envie de combler ces lacunes ... j'espère vous avoir donné envie de le lire, car même si c'est très différent de mes lectures habituelles, il offre un moment de lecture suspendu dans le temps ...
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Les fruits encore verts

Wioletta Greg, une poète et écrivaine qui vit actuellement en Angleterre. Son livre, Les fruits encore verts, dans lequel elle se remémore son enfance dans la Pologne communiste, a été parmi les nominés pour le Man Booker International Prize en 2017.



La narratrice, la petite Wiolka, nous emmène dans les années 70 et 80 dans un village polonais imaginaire, Hektary. Il s’agit donc d’un milieu rural, traditionnel. Dans des chapitres très courts, avec un langage simple, Wiolka raconte ce qu’elle voit avec ses yeux d’enfant ou de jeune fille, des petits fragments de sa vie quotidienne, des choses les plus banales, des anecdotes du village où s’entremêlent la religion et les superstitions. On ne suit aucune ligne de narration, le « suspense » est absent. Les chapitres font penser à une visite qu’on rend à un parent proche quand ce dernier se met à nous raconter ses souvenirs tout en sirotant un café ou autre.



Les odeurs sont très présentes dans les descriptions, comme l’odeur du chou farci, de pommes, des boudins noirs ou alors du tabac et des bougies. En nous amenant dans une pièce, les yeux de l’auteure s’attardent sur des détails, sur de petites objets « insignifiants » pour compléter l’image et l’ambiance.



Evidemment, à travers ses souvenirs, la grande Histoire pointe le nez, le régime communiste, la religion… Wiolka qui participe à un concours de peinture ayant pour thème « Moscou à travers tes yeux », le tableau de la Sainte Vierge qui doit passer dans le village, le grand-père qu’on oblige à jouer dans un spectacle pour le Club de l’Agriculteur…



Même si certaines anecdotes font sourire, on décèle une note mélancolique, voire nostalgique. La fin m’a beaucoup touchée…



Ce livre ne plaira pas à tout le monde. Je ne sais pas non plus s’il faudrait le lire d’une traite ou savourer un petit chapitre de temps en temps. J’étais néanmoins réceptive à la mélancolie qui s’y dégage.
Lien : https://evabouquine.wordpres..
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