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Critiques de Wolfdietrich Schnurre (8)
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La princesse arrive à quatre heures

Cette histoire est parue une dizaine d'années plus tard sous le titre voisin de "La Princesse vient à quatre heures" aux éditions de La joie de lire.



Le titre fait mentir la parodie d'un adage, à savoir "là où il y a de la hyène , il n'y a pas de plaisir".
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Ein Unglücksfall

Se faire quitter sa dignité : à un moment donné, une vie mise en sécurité ne vaut plus aucune humiliation ; mais peut-être a-t-on encore autant de liberté de déterminer ce moment soi-même. « Un accident » – le titre du roman de Wolfdietrich Schnurre est aussi court que le sujet et sa narration sont complexes, multicouches : c'est les lendemains d'une tragédie qui la répercutent pour les autres survivants quand les uns ont déjà quitté la scène.

Doit-on se méfier quand un vitrier non-juif se hâte, à un prix ridicule, de vouloir mettre les fenêtres dans une synagogue reconstruite vingt-cinq ans après la tristement célèbre « nuit de cristal » qui a autorisé sa mise à sac, avec des centaines d'autres lieux portant des inscriptions en hébreu... ?

La « confession » accablante qui fait le vitrier Karl Goschnik au rabbin orthodoxe Lesser Lovinski, tel l'« inquisiteur » qu'il prend pour son ancien maître Avrom Grünbaum sur son lit de mort, est comme un long soupir mais n'apportant pas de soulagement. Quand elle – et le roman – est terminée, c'est Lovinski qui soupire : à lui maintenant le lourd fardeau de « complicité » de la mort d'autrui – sans Goschnik, mort le 10 novembre 1963, il ne peut plus être rabbin. Et pourtant, à la différence des millions des victimes du nazisme, Goschnik n'a pas été juif : après 30 ans partagés avec Sally et Avrom Grünbaum – Karl a cinq ans quand il entre pour la première fois dans leur verrerie et trente-cinq quand il part à la guerre, le 2 août 1942, très à contrecœur – on lui aurait bien pu le considérer.

Or, c'est aussi la vertu du roman qu'il permet une perspective d'initié sur le sujet de l'antisémitisme du 3ème Reich par quelqu'un de concerné bien que non-juif lui-même. Ce qu'il y voit, au Berlin des années trente et quarante, des mêmes concitoyens allemands qui si souvent ne veulent rien avoir vu, ne permet pas de les blanchir de leur responsabilité : comme l'expression de la haine que le « vitrier des juifs » Goschnik peut voir sur le visage même de son propre fils. Les pousses de la méfiance dans l'allure de tel voisin si serviable, d'un client envahissant ou artisan surattentif ; ou cette sorte indiscrète d'observateurs discrets tels qu'on les trouve, guettant dans des entrées latérales, aussi marginaux comme menaçants, seulement en Allemagne nazi. Outre l'omniprésente autorité elle-même, bien sûr : quand être juif devient un délit et les juifs les ennemis du peuple arien, les détentions au milieu du jour et de la rue ne sont plus inhabituelles. Et des vieux couples comme les Grünbaum, jadis venus fuyant les pogroms de la Galicie pensant qu'en Allemagne, ça ne leur arriverait pas, déménagent du rez-de-chaussée au sous-sol, puis au sous-sous-sol, à l'abri de la lumière du jour – quel cruel destin pour un ex-maître vitrier ! Une profession qui ne se pourrait plus symbolique : ériger des murs peut chacun, mais c'est les fenêtres qui laissent entrer la lumière, la clarté, comme celle de Mizrakh dans la synagogue reconstruite – le Kaddish de Karl pour ses « parents » juifs –, comme si des vitres nouvelles pourraient guérir la façade d'un édifice cassé ...

Paru pour la première fois en 1981, « Ein Unglücksfall » (Un accident) n'est pas un roman traduit en toutes les langues, ce qui se doit probablement aussi à sa structure et son style complexes : la narration flash-back en épisodes non-chronologiques alterne entre la première et la troisième personne, où notre héros vitrier peut aussi parler de Goschnik à la troisième personne et le rabbin Lovinski en tant que Avrom à la première. Le style largement monologique et dialogique se caractérise par des idiotismes berlinois chers à l'auteur, en partie écrits de manière phonétique, en plus des occasionnelles expressions en yiddish, un peu similaire au sociolecte utilisé aujourd'hui sur Internet.

Il ne s'agit pourtant pas d'une lecture difficile : l'histoire elle-même est si bouleversante qu'elle entraîne le lecteur et ne lui lâche plus, sans jamais être larmoyante ou trop ostentatoire.

Un livre indispensable à lire et à relire, avec tant de pages que l'on aimerais marquer : « Certes, angoisse d'être découvert on n'avait pas. Mais peur de ne plus maîtriser le temps. Car il ne passait pas, il restait. Quand d'habitude l'on pense qu'il serait soustrait : ici il augmentait. Il croissait, devenait sensible comme le brouillard, comme l'ouate, et bloquait les quelques pas possibles à faire. … Il y a seulement le maintenant silencieux. ... »
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La princesse arrive à quatre heures

Dans un zoo, un jeune homme rencontre une hyène et l'invite chez lui afin de lever une malédiction : la hyène serait en fait une princesse...

Un album pour réfléchir sur les apparences, sur la recherche de l'amour, sur la solitude et sur la gentillesse, illustré de manière assez rétro.

Une façon originale d'aborder le fait que la vie n'est pas toujours un conte de fées...

(Rééditer en 2012 sous le titre La princesse vient à quatre heures.)
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La princesse arrive à quatre heures

Cette histoire est parue une dizaine d'années plus tôt sous le titre voisin de "La Princesse arrive à quatre heures" aux éditions du Seuil.



Le titre fait mentir la parodie d'un adage, à savoir "là où il y a de la hyène , il n'y a pas de plaisir".
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La princesse arrive à quatre heures

Cet album traduit de l’allemand est un petit bijou, tant par le texte pétillant d’humour, que par la fraîcheur des images de Rotraut Susanne Berner, qui fourmillent de mille et uns détails et qui enchantent les yeux et le cœur.
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
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La princesse arrive à quatre heures

humour au RDV : une princesse transformée en hyène ?!

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La princesse arrive à quatre heures

La hyène use d'un subterfuge pour ce faire inviter à diner : elle prétend être une princesse ensorcelée. Mais le délicat garçon qui l'a invité voit au delà des apparences.... c'est une histoire d'amour !!!

La vie n'est pas un conte de fée... et ce n'est pas plus mal !!!
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La princesse arrive à quatre heures

Les dessins sont trop enfantins et les couleurs souvent mal associées, ce qui rend le tout pas très agréable à regarder.

Le texte n'est pas très poétique "mon dieu comme elle pue" "très, hoquette-t-elle en rotant"... et parfois très difficile pour des élèves de CP "les yeux chassieux", connaissent-ils le "corned-beef" ?

Bref je n'ai rien compris sans doute.
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