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Critiques de Xavier Bekaert (1)
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Anarchisme, violence et non-violence : Peti..

Remarque : s’agissant uniquement de la brochure parue aux éditions du Monde Libertaire (Paris) et Alternative Libertaire (Bruxelles), n'incluant pas le texte « Violence et révolution » (voire en fin de note).



Après avoir lu le livre militant et catégorique de Gelderloos (Comment la non-violence protège l'Etat) ainsi que l'ouvrage de Michael SCHMIDT (Cartographie de l'Anarchisme révolutionnaire) ce petit opus est un complément qui me semble indispensable à la discussion de la méthodologie Anarchiste.



Loin d'être dogmatique, Xavier BEKAERT propose un tour de l'horizon sur la notion de non-violence du point de vue de l'Anarchisme. Pour ce faire, il expose les différentes définitions qui seront retenues à travers l'ouvrage, notamment celle de la violence pour laquelle C. SEMELON & J. SEMELIN serviront de référence : « Est violence toute atteinte à la vie, à l'intégrité physique ou morales des êtres humains, dès lors qu'une telle atteinte n'est pas imputable à la fatalité ou au hasard, mais qu'une responsabilité humaine y est engagée de manière directe ou indirecte. ». A propos de l'Etat, c'est cette fois Max WEBER qui est retenue pour ce qu'il en dit dans Le Savant Et Le Politique : « Il faut concevoir l'Etat contemporain comme une communauté humaine qui [...] revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime ».

Cette définition, comme le souligne l'auteur, est particulièrement pertinente du point de vue de l'Anarchisme pour un regard critique de la notion de violence au sein du mouvement.



Par la suite, Bekaert établi l'Anarchie comme intrinsèquement opposée à toute forme de coercition, donc de violence, d'où découle logiquement la nécessité de l'abolition de l'État. Ghandi sera abondamment repris sur les différentes notions propres à la non-violence qu'il aura développé (ahimsa = littéralement non-violence : rejet de la violence, satyagraha = combat de la violence par des méthodes non-violentes) ; celles-ci permettront - avec les définitions précédemment posées- la mise en lumière des nuances philosophiques, afin d'aborder l'Anarchisme sous un l'angle particulièrement fécond : la fin et les moyens.

Ainsi l'Anarchisme se révèle en tant que méthodologie, par opposition à idéologie. La grande diversité des courants engendrés par la pensée libertaire fait apparaître une divergence entre les anarchistes « insurrectionnels » (ici le qualificatif « violent » est inadéquate car à la fois inexact et péjoratif) qui semblent privilégier la fin au détriment d'une cohérence concernant les moyens pour y parvenir ; et à l'inverse les anarchistes non-violent (réformistes ou rénitent) qui eux, privilégient au contraire la cohérence des moyens eu égard à la fin.

Il va sans dire que l'esprit Anarchiste en tant que critique de la domination s'oppose, dans l'idéal, intrinsèquement à toute forme de violence. Par ailleurs, l'Histoire prouvera à maintes reprises au XXème siècle que toutes les révolutions autoritaires ont au mieux échouées, au pire trahis leurs idéaux dans leur réalisations concrètes.



Afin de dresser un tableau plus large, sans restreindre cette complexe question à une analyse purement terminologique, Xavier BEKAERT expose dans une seconde partie la pensée de différents Anarchistes, représentants de courants très divers. On y rencontrera l'Individualiste Max STIRNER chez les « Insurrectionnels », aux côtés notamment de Bakounine, Kropotkine ou Malatesta - sans oublier d'évoquer la période post-Commune de la « Propagande par le fait ».

Du côté des « non-violents », on retrouvera d'une part les Réformistes qu'étaient Godwin, Proudhon et Leval ; de l'autre les « Rénitents », de De La Boetie à De Ligt, en passant par Thoreau, Bellegarrigue, Tolstoï...

Judicieusement, dans cette section, Bekaert fait la part-belle aux citations qu'il développe et contextualise afin de rester fidèle dans l'exposé à la pensée de chacun des auteurs mis en lumière. La richesse des points de vue ne dessert pas l’auteur qui finalement concluera :



« Les principes sur lesquels fonder la société de demain sont déjà pertinents pour transformer la société actuelle. La fin indique les moyens, et en retour les moyens construisent la fin ».



Globalement, ce petit opus d’une quarantaine de pages est fort bien construit et d'une pertinence intemporelle. Les plus curieux pourront s'en faire un avis via le lien suivant : http://data0.eklablog.com/ae-editions/perso/bibliotheque%20-%20pdf/f.a.%20-%20bekaert%20-%20anarchisme-%20violence-%20non-vio.pdf
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