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4.08/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1976
Biographie :

Xavier de Brabois est auteur fantasy.

Après une formation en école de commerce, il entre au séminaire où il étudie la philosophie et la théologie.

C’est fort de ces enseignements qu’il a travaillé pendant près de dix ans à son premier roman, "La Gloire de l'Edánkan, 1er Héritage" (2006) dont l’écriture rend perceptibles une vision lyrique de la création et un goût affirmé pour l’itinérance, hérités du scoutisme, univers dans lequel il a beaucoup servi.

Après deux ans de mission aux Philippines auprès des enfants des décharges, il devient commercial en produits digitaux et publie son premier roman enfin achevé.

Xavier est passionné d’Arts Martiaux, de voile et d’aviation légère. Il a longtemps donné de son temps et de son énergie en servant dans les milieux associatifs.
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Bibliographie de Xavier de Brabois   (2)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Alors Eldeflar se mit en colère. Il venait de sauver deux vies, et ces gens stupides prétendaient vouloir les reprendre !? Il eut comme une douleur piquante dans le bras, et une humeur ténébreuse passa dans son regard. Ses yeux se durcirent face à des êtres aussi stupides et gorgés de violence. Et pendant un instant, il ne les vit plus que comme des ombres, des formes sans consistance qu’un simple souffle pouvait balayer. Comment ces silhouettes creuses pouvaient-elles menacer leurs vies ? Une folle et furieuse envie de tous les anéantir s’empara de lui.
Mais il eut conscience de la présence d’Ethiel à ses côtés, lumière parmi les ombres, et il contint sa fureur. La colère cependant restait dans son regard. Il observa le quai, l’eau autour de lui, et les pierres qui tombaient sur eux. Puis tout sembla se figer, et il y eut comme une voix venant du plus obscur de lui-même.

L’instant d’après, le tourbillon cessait d’exister et l’eau se refermait sur eux deux dans un ravalement inattendu. Il y eut une éclaboussure prodigieuse, qui remonta comme une colonne dans le ciel, et la surface de la mer se souleva sous le choc de l’eau revenue sur elle-même. Une puissante vague rejaillit sur le quai en emportant tous ceux qui se tenaient trop près, tandis que les barques à la surface étaient retournées et projetées contre la pierre. Les spectateurs furent soulevés et aspirés par la mer.
Mais la haute colonne d’eau ne s’était pas encore écroulée sur elle-même. Parvenue à son plus haut point, elle avait amorcé une courbure inexplicable et retombait à présent comme un lourd ruban, menaçant de frapper la foule.
Mais, Ô prodige ! Le ruban s’anima juste avant l’impact, et s’enroula pour s’élancer sur la surface des flots, tel un gigantesque serpent d’eau. La mer se souleva une seconde fois dans l’élan que produisit la masse translucide en s’enfuyant, et la vague provoquée entrechoqua les bateaux les uns contre les autres avant d’aller se briser contre le quai. Une écume lourde et salée fut projetée sur la foule, et chacun resta abasourdi devant le spectacle de l’extraordinaire serpent de mer qui glissait entre les flots de la Mer Attentive. Il filait sur une écume jaillissante, et disparut dans le sud-ouest, le soleil étincelant au travers de son corps.
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— Je ne demande pas à être jugé, ni même à être compris ! Les hommes – ces hommes que nous devions aimer – nous ont trahis. Ils se sont dressés contre nous, ils nous ont chassés de nos terres, de nos forêts, et ils les ont prises ! Et la corruption les accompagne ! Ils souillent ce qui est beau, ils méprisent ce qui est vrai, et ils avilissent ce qui est bon ! Et finalement de leurs mains ne sortent que peines et misères ! Eh bien, puisque que c’est ce qu’ils veulent, puisqu’ils rejettent l’enseignement de leurs aînés pour se reposer sur leurs seules forces, je les accompagnerai jusqu’au bout du chemin. Je leur en montrerai la fin, et leur donne déjà ce qu’ils espèrent : tourment et désolation !
— Comment pouvez-vous parler de la sorte ?
— Croyez-vous que j’ai fait les gens qui vous entourent, tous ces bandits ? répondit Fersellon. Croyez-vous que je les ai conçus ?! Non ! Ils étaient là. Ils sont le fruit du monde qui a décidé de se passer de nous ! Je me contente de les accompagner, de les guider étape après étape. Je veux être au spectacle d’une civilisation qui s’est coupée de ce qui la nourrissait. Car tout ce qu’ils ont, ils le tiennent de nous. Mais ils ont voulu saisir la fleur sans les racines ! Nous verrons si le monde qui nous supplante survivra à lui-même !
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— Fille d’Eranethel, fit le dragon en relevant lentement son long cou, je savais que tu avais choisi le chemin qui mène à la mort, mais j’ignorais que tu te livrerais à elle avec tant de hâte. Qu’est-ce qui peux t’avoir poussée à délaisser l’immortalité pour venir périr sur un caillou desséché ? Serait-ce par désespoir, en fin de compte ?!
Nulonen tressaillit aux paroles du dragon, dont le pouvoir l’aurait dominé sans la présence du bouclier.
— Non, parvint-elle à répondre. C’est au contraire en espérance de la Vie ! Mais tu ne connais pas ce dont je parle.
— Bien sûr que non ! reprit le dragon avec nargue. Il n’y a que votre espèce pour croire à la victoire de la Vie ! Car le vainqueur, c’est la Mort. Toujours, le seul vainqueur !! Vous croyez à la Vie ? Voyez pourtant que la Mort est partout au terme de tout ce qui a existé. C’est votre fin… la disparition totale de ce que vous avez cru être, une brève étincelle qui s’éteint aussitôt apparue.
Il s’arrêta.
— Mais vous savez cela, et vous en éprouvez un effroi perpétuel. Et c’est ce qui fait mon pouvoir. Ce sont vos propres angoisses qui nourrissent et forgent ma puissance ! Voyez ma vigueur, et contemplez votre Peur !!
La bête prit son souffle, et ouvrit la gueule.
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À ce moment, dans le vrombissement et le battement des ailes de milliers d’insectes qui finissaient de s’abreuver et rentraient en virevoltant avant le crépuscule, un chant s’éleva. Fuíndis chantait, doucement, et on aurait dit le murmure d’un vent de nuit. Ses paroles étaient à peines audibles, mais elle chantait un de ces lais mélancoliques qui troublent le cœur des hommes quand il leur semble en percevoir les échos dans les forêts d’Aïrenor.
(...)
Le chant avait accompagné le soleil dans son passage vers la nuit, et Nulonen lui avait fait face dans sa lente chute en pleurant. À présent brillaient les premières étoiles, et le lai n’était pas achevé.
Nulonen fut la première à renoncer au charme qui avait endormi sa vigilance dans le chant de Fuíndis. Elle traversa les buissons pour arriver dans l’abri, et brisa l’air en chuchotant délicatement un son qui demandait le retour au silence. Mais l’Elfe n’en tint aucun compte et poursuivit son lai. Elle chantait à la mémoire d’Arehuir, et rien, pas même une armée dressée face à elle, n’aurait pu la faire taire avant d’avoir achevé.
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— Écartez-vous tous ! hurla Yamaar au moment où le Kîn se dégageait avec colère de l’emprise d’Eldeflar.
Il était resté à l’écart un moment, préparant un puissant sort, et un grand fracas dans le ciel vint ponctuer son ordre. Le Kîn cherchait Eldeflar du regard, décidé à en finir avec le garçon. De grands coups de tonnerre l’arrêtèrent dans son élan et le contraignirent à lever la tête pour comprendre ce qui arrivait, car le ciel était parfaitement dégagé, et tous partagèrent sa surprise. L’instant suivant, un puissant éclair jaillit du firmament, et tomba précisément sur le Kîn, dans un choc électrique et une lumière aveuglante. Eldeflar, trop près, fut presque assommé par la décharge, et la vibration de l’air suffit à le projeter au loin, les cheveux dressés sur la tête. Un autre éclair tomba aussitôt, s’abattant avec plus de violence encore, puis un troisième, tous exactement au même point, dans un fracas et des chocs épouvantables.
On en aperçut les éclats jusque depuis l’île du Dauphin.
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— Vous avez cependant raison, Athúnatar, de croire qu’il est bon que le salut vienne de l’homme lui-même. Vous avez seulement tort de croire qu’il en est capable.
— Voilà à nouveau un discours bien mystérieux. Et quelle est donc la solution à pareil paradoxe ? Comment réunira-t-on le bon et le possible ?
— Si Anuden’Aï est tout puissant, Il l’est assez pour résoudre cette contradiction. Il ne laissera pas se perdre sa création, et aura le moyen de réconcilier les deux. Je ne doute pas que cela se fera en des temps que Lui seul connaît, et de la manière qui lui convient. Mais le salut viendra, pour toute la création, et il sera définitif.
— Et faire qu’il soit à la fois de l’homme et d’en dehors de l’homme ! médita Athúnatar. Si Anuden’Aï peut faire cela, alors Il est réellement digne d’être Dieu.
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Il l’observait ainsi avec inquiétude quand il ressentit très brièvement un pic qui troubla sa conscience, un choc bref et soudain qui s’appesantit sur lui un très court moment. Ce fut en vérité un frisson que perçurent presque au même moment tous les membres de l’équipe, comme un éclair qui rebondissait sur chacun, parcourant tout le groupe. Seul Eldeflar l’éprouva clairement, et l’instant suivant il crut voir une vibration de l’air autour de Yamaar, brève et dense ! Mais le vieil homme n’avait pas bougé et personne autour de lui ne semblait avoir remarqué le phénomène.
Yamaar ouvrit les yeux et se tourna vers Anno.
— Il est venu pour nous compter, expliqua-t-il. Je l’ai saisi quand il est passé sur moi. Le voyez-vous ?
Anno regarda vers le Sujéteur et le vit immobile sur son cheval.
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Le cavalier accepta le défi du géant. Il s’élança vers lui en armant sa lance d’un geste sûr. Odonar écarta les mains, et se présenta au coup comme s’il voulait mourir.
La lance le frappa de plein fouet, s’enfonçant en son corps avec tout l’élan fourni par la redoutable monture. Mais le géant ne bougea pas d’un cheveu. Aussi rigide qu’une statue, il contraignit l'assaillant à abandonner son arme au travers de son corps. Et au moment où le cavalier lâcha prise, la lance s’effaça comme une ombre chassée par la lumière.
Au même instant, Dogost constatait avec Yamaar que sa plaie n’existait pas. Il avait été frappé, renversé, cloué au sol… mais sans que rien n’ait réellement traversé son corps.
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— Ne me dites pas que le sort de ce petit fief perdu dans les collines vous émeut ?
— Aurais-je fait un tel voyage dans le cas contraire ? se moqua la première voix. Je m’interroge sur ces nouvelles fortifications et les projets de Dafur. Mais vous ? Qu’est-ce que ce petit fief peut avoir de si important pour vous ? Il y a deux jours encore, vous me demandiez d’écourter ce séjour et d’aller directement à notre prochaine étape !
— Jusqu’à hier, j’ignorais encore qui vivait entre ces murs. Les choses viennent de changer. Nous allons faire venir les forces qui conviennent. Tout ce qu’on vous demande est de ne pas interférer. Nous ne toucherons à aucune autre terre !
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— Hum, et… bref, celui-ci est le rustre Ménor,
qui manque tous ses rendez-vous avec la mort.
L’approcher, c’est reculer ; le combattre, mourir !
Il ne laissera personne – dit-il – lui nuire.
Puis il s’inclina comme devant un roi, et déclara :
— Quant à moi, je suis Arehuir, pour vous servir.
J’ai le vice d’apporter feu gai et sourire
quand d’autres ruminent ténèbres et chagrin.
Mais gardez-vous bien des lames du baladin !
Nulonen passa sa main sur la fine cicatrice qui ornait sa gorge, et félicita celui qui venait de si bien parler pour présenter ses amis.
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