L'activité continue dégrade bien plus la pensée que ces grands silences de l'esprit durant lequel il reprend ses forces. Regardez les gens très affairés et toujours en action. Peu à peu, ils deviennent secs et superficiels. On dirait qu'ils sèment chaque matin une petite herbe hâtive et chétive qu'ils fauchent le soir.
Ainsi, selon la démonstration de Kant, l'homme pourrait bien prendre les singularités de son cerveau pour les lois absolus des choses, et le voilà enfermé sans espoir dans cette prison de lui-même, prison obscure, sans issue, sans jour quelconque sur la réalité extérieure à lui.
Tout, au dehors, dit à l'individu qu'il n'est rien. Tout, au dedans, lui persuade qu'il est tout.
Trop de mémoire nuit à qui a le dessin d'imiter en littérature. Une forte mémoire ne dénature pas assez ce qu'on imite et ne permet pas de l'assimiler.