Non, je n’ai pas ma langue dans ma poche. Mes poches sont vides depuis que je suis né, mis à part ce fameux jour où mon père m’a donné vingt dinars pour que je sorte me faire plaisir, m’a-t-il dit. Tiens mon garçon, va au cinéma, c’est bien ça que tu voulais ? Tiens, tu pourras même t’acheter une crêpe. J’ai regardé sa main tendue et j’ai levé vers lui des yeux incrédules.
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