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Citations de Yamen Manai (144)


je n’ai jamais reproché à mon père d’être un pauvre fils de pauvre, mais je lui en veux d’être un pauvre de cœur, de ne pas avoir compris où était la vraie richesse. Être bon pour sa famille est plus important que la façade qu’on construit pour les autres et pour laquelle son propre sang subit la négligence, le désamour et la rancune.
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Oh mes aïeux ! Lire ne donne pas le pouvoir, lire ne sauve pas ? Cela ne fait aucune différence, on finit toujours les pieds devant ? Ok, lire ne rend pas immortel, je vous l’accorde, mais ça rend moins con, et ça, c’est déjà beaucoup.
(page 20)
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La vérité, c’est qu’on ne mérite pas une si belle compagnie. La vérité, c’est qu’on ne mérite pas une si belle nature. La vérité, c’est qu’on ne mérite pas un si beau pays.
(page 36)
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C’est une bonne musulmane et comme tout bon musulman, elle avait un problème avec les chiens. Tout ça à cause de ces putains de hadiths. Vous savez, ces paroles qu’on a écrites quasi trois cents ans après la mort du Prophète.
(page 55)
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Mon grand frère, de trois ans mon aîné, duvet naissant, méprisant au possible parce que monsieur avait désormais trois poils sur la quéquette, a été le premier à découvrir le pot aux roses.
(page 49)
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Je la prenais par les pattes avant et je dansais avec elle, on passait des heures comme ça, à jouer ensemble. L’éduquer ? Jamais. J’ai envers ce mot-là la plus grande méfiance, et puis il faut être malade, avoir l’esprit tordu pour transformer son chien en singe savant, lui apprendre à faire des tours, lui donner des ordres à longueur de journée. Je m’en foutais qu’elle donne la papatte, qu’elle Pas bouger !, qu’elle Couchée ! Je voulais qu’elle bouge, je voulais qu’elle saute, je voulais qu’elle grimpe et qu’elle m’emmène avec elle.
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Les livres étaient à portée de main, et je me suis servi. C’est là que j’ai remarqué que personne ne vous cherche de noises quand vous avez le nez dans un livre. Ce n’était pas comme si vous deveniez invisible, mais votre visibilité devient d’une autre nature. Elle surprend, elle interloque. Les livres, pour beaucoup, c’est un truc qu’ils essayent de bien éviter comme des allergiques. Plus le livre est épais, plus vous faites fuir les gens autour de vous. Ils viennent pour vous emmerder, et là, surprise, ils vous voient absorbé par un pavé, alors ils repartent en se disant C’est quoi ce bordel ?, et ils vous oublient.
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Je lui murmurais que l’un comme l’autre, nous étions un bel abîme dans lequel les rêves se sont échoués.
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Non, je ne suis pas un islamiste. Je l’ai déjà dit aux flics et c’est là qu’ils ont arrêté de me tabasser. Je n’ai pas tiré ces balles au nom d’Allah mais au nom de Bella. Les islamistes, je ne peux pas les encadrer, ce sont des enculés comme les autres. Ils disent que les chiens sont impurs et que les femmes doivent rester à la maison à s’occuper des mioches. Mais moi je sais que les chiens sont purs et que sans le travail de mère, on aurait crevé la dalle.
(pages 14-15)
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S’emparer d’une arme à feu n’a rien de compliqué. On a employé du génie pour qu’elle soit conçue comme une extension de la main. À cette main qui nous a offert d’être des hommes, qui a saisi une branche à part pour nous extraire du monde des bêtes, on lui a offert un cadeau taillé sur mesure. La bestialité d’un claquement de doigt.
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Non ! Les mensonges, j’en ai assez, je ne digère plus. N’allez pas croire que je sois le seul. Ces fausses perspectives, ce discours de charlatan ne dupent plus personne. Un jour ça vous pétera à la gueule comme un feu d’artifice, et là, ça sera une autre affaire.
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De quel jardin elle parlait ? Depuis belle lurette, il n’y avait plus de jardin, il avait arraché les arbres et carrelé le sol parce que ça faisait plus propre, il n’avait laissé que deux mètres sur trois de terre pour qu’elle y vide l’eau de son ménage.
(page 76)
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C’est une bonne musulmane et comme tout bon musulman, elle avait un problème avec les chiens. Tout ça à cause des hadiths. Vous savez, ces paroles qu’on a écrites quasi trois cents ans après la mort du Prophète. Certains chargent les chiens et rapportent qu’il n’est autorisé d’en avoir que pour la chasse. Trois cents ans. Quand je vois circuler les nouvelles et comment elles se déforment le jour même, je me dis que se persuader qu’un téléphone arabe qui a fonctionné sur trois cents ans rapporte une parole authentique, de là à manger de la paille, il n’y a qu’un pas.
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L’éduquer ? Jamais. J’ai envers ce mot-là la plus grande méfiance, et puis il faut être malade, avoir l’esprit tordu pour transformer son chien en singe savant, lui apprendre à faire des tours, lui donner des ordres à longueur de journée. Je m’en foutais qu’elle me donne la papatte, qu’elle Pas bouger ! qu’elle Couchée ! Je voulais qu’elle bouge, je voulais qu’elle saute, je voulais qu’elle grimpe et qu’elle m’emmène avec elle.
(page 53)
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Comment m’est venue cette passion pour les livres ? On en avait à la maison, alors j’ai fini par mettre le nez dedans. Ne pensez pas que c’est mon père qui m’y incitait, de ce point de vue-là, il ne s’est jamais intéressé à moi, il ne m’a jamais rien appris. Ne pensez pas non plus qu’il a lu l’intégralité de sa bibliothèque ! S’il y avait des livres à gogo et de tout horizon, c’était pour impressionner la galerie, pour s’acheter auprès de ses collègues docteurs une réputation d’intellectuel. Oh, vous avez dans votre bibliothèque des écrivains russes ? Oh, vous avez dans votre bibliothèque des poètes sud-américains ? Oh, vous avez dans votre bibliothèque des philosophes allemands ? Mais en vérité, mon père ne lisait pas les livres qu’il achetait à bon prix ou qu’il récupérait grâce à son statut d’universitaire. Il lisait les torchons de la presse, comme le reste de la populace, et pensait qu’il pouvait avec ça se faire une opinion sur l’état profond du monde, et l’ouvrir à tout va sur tout et sur rien.
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La vérité c'est qu'on ne mérite pas d'avoir des chiens, pas des animaux dans ce pays, même pas même des mouches. On devrait rester entre nous, entre monstres. De toute façon, ils finiront par nous quitter. Même les mouches partiront et nous laisseront seuls dans notre haine et notre merde. Même les arbres, s'ils le pouvaient, ils arracheraient jusqu'à leur dernière racine et foutraient le camp. 
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Ceci est une campagne nationale d’abattage des chiens. On nettoie, pour vous, alors que des poubelles il y en a des rivières et des montagnes, les ordures il y en a plein les étages, la merde y en a du sol au plafond mais ils ont choisi de tirer sur les chiens, c’est comme ça qu’ils ont décidé de nettoyer. Croyez-moi, dans ce pays, ce ne sont pas les chiens qui méritent une balle en pleine tronche.
(pages 85-86)
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Non, je n’ai pas ma langue dans ma poche. Mes poches sont vides depuis que je suis né, mis à part ce fameux jour où mon père m’a donné vingt dinars pour que je sorte me faire plaisir, m’a-t-il dit. Tiens mon garçon, va au cinéma, c’est bien ça que tu voulais ? Tiens, tu pourras même t’acheter une crêpe. J’ai regardé sa main tendue et j’ai levé vers lui des yeux incrédules.
(page 10)
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"A tous les dictateurs du monde, regardez donc défiler les heures à vos montres d'or et de diamants. Les peuples vous arracheront leurs rêves, les peuples sonneront votre glas."

elyzad
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Ainsi, sous le ciel de Santa Clara, un rhum à peine extrait avait le goût d'un rhum trois ans d'âge, un rhum trois ans d'âge avait le goût d'un rhum sept ans d'âge, et un rhum quinze ans d'âge paraissait éternel.
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