Soleil d'automne, lumière blanche
Ne renonce pas. Les feuilles mortes tombent comme des larmes dans le jardin des Hespérides. Pieds nus les hommes foulent le raisin pour la fête du vin. Les chaumes brûlent la terre dans le jubilé de l'hiver.
La nuit toute proche de l'aurore...
Et ta main rythme déjà ce chant au cœur même du poème, tes doigts glissent sur l'écorce de la feuille.
Ma voix porte aussi son silence.
Ne renonce pas.
Revue Lichen n° 22 – janvier 2018
Je ne possède rien des mots que je soulève dans la source où la pierre se noie. Mais il y a tant de lumières gravées dans l'astre du monde.
Alors je dis : « Laissez-moi, je me suis épris d'une rivière »
~
Je veux glaner le parfum dans la bouche grande ouverte du temps, espérance.
L'espérance d'un chemin dans la nuit blanche.
~
J'ai su en voyant tes yeux que tu priais. Tu disais sur les pierres de lune d'un village détruit.
Tu disais : Je peux marcher la nuit, je peux quitter le vent, je peux dormir sur des pierres, mais je ne veux plus voir la guerre.
~
Le soleil irradie la mer, la peur du feu se soumet au calme de l'eau.
Une parole, alors que la nuit se suffit du silence et l'éclair de notre crainte.
Dans nos mains la voie lactée. Nous sommes du sel pris à la terre au carrefour des nuées.
19 mai 2021; 11 octobre 2020 ; 30 avril 2017.
Non pas des mots aux ombres brûlées par des idées. Mais bien l'allocution d'un vertige, le rêve où l'on n'en finit pas de tomber. L’expérience d'un souffle qui se rythme dans une absence brève.
Les rives d'alors, les ombrages feuillus, la lumière à l’horizon.
L'autre que moi, pas celui qui se rêve mais celui qui s'oublie.
À l'approche de la mer, tu te dévêtis de tes ombres.
Ombres grises des nostalgies, ombres bleues du monde endormi.
De la disparition progressive des ombres
Comme une pluie diluvienne dans nos cœurs d'hommes.
Le soleil noir.
Les choses nous convoquaient naguère,
et le bois criait la forme achevée.
Sculpteur de feu, prends mes yeux.
Maintenant je vais seul
J'habite proche du vent
La maison est blanche comme neige
Un peu de pain sur la table,
un morceau de fromage et du vin
Maintenant je vais seul.
Décortique le poème , son chant alors se tarit. Lis le une fois, il se joue de toi.