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Citation de mamansand72


Un jour, il fut question d’avenir, en classe, des métiers qu’elles feraient plus tard, ouvrière, dactylo, postière, comptable. « Et toi ? …. Comme tes parents ? »
Et c’est à moi qu’elle demande ça, pensa Maud, comme par hasard !
Ses parents ? Sûr que non ! Ses parents tressaient l’osier à se déchirer les doigts, ses parents se cassaient la nénette sur les traversiers du volcan à longueur d’année. Ils ramassaient des topinambours et des patates plus noires que du charbon, des oignons roses, des aubergines, des cèpes. Les meilleurs du monde, qu’ils disaient, et il fallait dire comme eux, ne pas se demander où il pouvait bien être, le monde, au-delà du volcan, et s’il existait à l’avant du paquebot Normandie. Le monde c’était Dieu fils de Marie, pour ses parents. « Sûr que j’suis pas inquiète, éluda-t-elle avec feu, du cinéma plein les prunelles. Pas inquiète du tout ! », et la classe partit d’un rire charmé.
S’inquiéter pour Maud, et puis quoi encore ! Elle était si jolie, à quinze ans, qu’on avait l’impression d’aller en classe avec une princesse de conte oriental, une vedette inconnue, et d’embellir soi-même à vue d’œil en étant sa copine. Toutes les filles lui tournaient autour, Maud par-ci, Maud par-là, lui demandaient conseil. Si l’une d’elles ferait un beau mariage avec demoiselles d’honneur et gala, plus tard, c’était Maud. On savait bien qu’elle était pauvre, mais est-ce qu’on est pauvre quand on est jolie, et qu’on plaît aux garçons ?
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