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Citation de Charybde2


Somme toute très actuel ? Trop actuel ? Trop ressemblant avec le présent ? Ou trop daté ? Trop lié à son époque ? Le cyberpunk avait marqué la science-fiction des années 1980, à la fois comme dérivé du genre et mouvement littéraire. Tout un imaginaire relativement nouveau paraissait alors s’ouvrir, notamment autour des potentialités de l’informatique. Un imaginaire chargé d’anxiétés multiples aussi. Pressuré à l’excès, rattrapé par les avancées technologiques, cet imaginaire avait paru s’épuiser. Il a pourtant trouvé des résonances qui ont persisté bien au-delà. Voire persistent encore… Avec le recul, ces visions qui n’étaient que de fiction présentent en effet des correspondances troublantes avec des évolutions ou des tendances qui allaient devenir plus visibles ensuite. Prolifération technologique ? Harnachement technique des corps ? Évasion dans des mondes virtuels ? Domination économique des multinationales ? Précarisation sociale ? Fragmentations culturelles en nouvelles tribalités ? Tous ces ingrédients largement exploités dans le cyberpunk semblent maintenant présents, presque comme des évidences, dans un paysage devenu bien trop familier.
Tous ces éléments, les sciences humaines et sociales ont aussi à leurs manières, plus académiques, essayé de les saisir. Pourtant, fréquenter ces disciplines plus ou moins assidûment peut laisser le sentiment que, du point de vue des conséquences possibles de ces tendances, il leur manque quelque chose : comme une « description dense », telle celle recherchée en anthropologie interprétative pour pouvoir appréhender les comportements et actions sociales avec davantage de profondeur. C’est pourquoi, même si les ambitions de départ sont différentes en apparence, il peut devenir tentant de rapprocher et faire travailler ensemble ces façons d’aborder les sociétés et leurs transformations. Ce rapprochement serait alors un moyen de profiter des ressources et richesses de la fiction pour pousser plus loin des questionnements qui, en sciences sociales, peinent à trouver une véritable profondeur temporelle.
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