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Citation de Charybde2


Je regarde par la fenêtre les arbres qui défilent à toute vitesse, parfaitement alignés. Il poursuit.
– Mon gars, je sors de l’immeuble et juste devant y’a des Pakistanais avec des draps. Caleçons, chaussettes, marcels, gants, bonnets. Parfois même des poissons. Ils s’installent avec leur grosse poiscaille, là, sur des cartons, et ils la vendent. Sans glace je te dis, rien. Une infection. T’en as un autre qui vend des bananes. Des sacs de pain. Je passe en face, je prends la rue Acharnon pour aller au travail, et là je dois faire un vrai slalom. Je suis obligé de marcher au milieu de la rue, un jour je vais me faire faucher par une bagnole. Et puis y’a les coiffeurs. Je te jure, ils se font couper les cheveux en permanence ces gens-là. Les salons de coiffure sont ouverts du matin au soir, avec la queue jusque sur le trottoir. Dans chaque pâté de maison, t’as un coiffeur avec une enseigne arabe. Je sais pas ce qu’ils ont comme règle qui leur dit de se faire couper les cheveux tout le temps. C’est écrit dans le Coran ça ?
Je fais signe que je n’en ai aucune idée. Je lui demande où il se fait couper les cheveux.
– Chez Mary, rue Alkiviadou. Au début elle était rue Heyden, dans un demi-sous-sol. Huit euros elle me prend. Normalement c’est douze. D’accord, elle me connaît depuis que je suis gamin, et puis faut dire que j’ai plus beaucoup de cheveux maintenant, elle me fait un prix.
Il rit de sa blague. Je souris.
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