Nous roulons à tombeau ouvert à travers les dunes. Il est concentré comme un tueur. ça m’effleure une seconde l’image de tueur qui aligne paisiblement sa cible puis je l’évacue. Je me mets debout dans la jeep, je chante à tue-tête. Je fais quelque chose d’insensé, je me saisis de son pistolet et je le brandis bien haut. Je crois que j’en rêvais depuis longtemps, serrer une arme qui me protège. Il sourit. Il dit : rends-moi cette arme, espèce de sauvageonne. La voiture s’est enfoncée dans la ville et ses ruelles tortueuses, tournant le dos à la mer. à nouveau, la ligne de démarcation et son silence accablant. Nous y sommes, je descends de la voiture et je dis : merci pour la promenade. Phrase idiote d’enfant polie.