En 1827, quand le dey d'Alger, d'un coup d'éventail, déplace une escadre française du nord au sud de la Méditerranée, il ouvre la voie à trois années de blocus du port d'Alger, que suivront cent trente ans de colonisation. Ce même coup d'éventail a une autre conséquence à plus long terme : il met un terme au triste statut de "cavalerie la plus mal montée d'Europe", aux dires de Wellington, en offrant à la France le meilleur cheval de guerre du monde".
Aux Grecs succéderont les Romains. Tout au long des guerres puniques, puis de l'occupation romaine, aucun auteur ne parlera de l'Afrique sans mentionner ses chevaux, n'étudiera les chevaux de l'Empire sans exalter ceux des provinces africaines pour leur endurance et leur longévité.
Du III' siècle avant J.-C., époque des premiers combats, au 1° siècle après J.-C., où s'épanouit la civilisation romaine, dans un monde relativement apaisé et des provinces africaines soumises, le regard de l'hippologue romain, son approche du cheval africain, changent profondément.
Pendant la première phase de la conquête française, l'ennemi, arabe, berbère ou maure est un pair, un ennemi difficile à vaincre; il lutte à armes presque égales, a souvent l'occasion d'affronter à l'arme blanche le soldat français et parfois de le vaincre. Peu à peu, l'irrésistible percée, de plus en plus facile au fur et à mesure des progrès techniques de l'Occident, en fait un ennemi vaincu d'avance dont les charges viennent se briser, si héroïques soient-elles, contre un mur de fer et d'acier.