Ce matin, comme toujours, j'accompagnai mon mari sur le palier et le regardai descendre avant de retourner dans ma chambre pour lire un livre. Ainsi se passaient les matinées calmes. Mais à peine eus-je le temps de lire une dizaine de lignes que j'entendis frapper à la porte.
Et mon mari entra.
- Regarde un peu par la fenêtre !
En le voyant se diriger vers la fenêtre comme s'il me poussait à faire de même, je restai perplexe un instant. Je connaissais son sérieux dans le travail. Il était tout à fait inhabituel qu'il montât pendant les heures de bureau. Il entrouvrit les rideaux et me regarda de nouveau pour m'inciter à l'imiter. Je vins alors à ses côtés, regardai distraitement au-dehors... et ce que je vis me parut irréel !
Une foule compacte recouvrait la chaussée devant le bâtiment. [.]
- Ce sont des Juifs qui ont fui les nazis de Pologne. Ils demandent des visas de transit pour le Japon.